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Fierté Montréal en lutte contre la montée de l’extrême-droite

Le président fondateur de Fierté Montréal, Éric Pineault
Le président fondateur de Fierté Montréal, Éric Pineault, lors d'une conférence de presse en 2019. Photo: Josie Desmarais/Métro

Face à la «montée de l’extrême-droite», Fierté Montréal veut continuer à faire de Montréal un pôle de l’acceptation LGBTQ+. L’organisme croit toujours à la pertinence de la lutte à l’homophobie et à la transphobie dans la province, une décennie après l’adoption de la Politique québécoise de lutte contre l’homophobie.

«Cette année, c’est une année record sur le plan des commentaires homophobes sur nos plateformes. Plus de 1000 depuis le mois de mai, on n’a jamais vu ça», confie le président fondateur de Fierté Montréal, Éric Pineault.

La montée des visions d’extrême-droite a un «effet nocif» sur les relations avec la communauté LGBTQ+, selon M. Pineault.

«Plus on prend de la notoriété et que les gens voient qu’on existe, là les personnes homophobes et transphobes se font entendre», affirme le porte-parole.

John Banks oeuvre pour l’avancement des droits gay au pays depuis 1964. Il croit toujours que rien n’est gagné.

«On entend parler des grandes choses qui se passent. Mais dans le quotidien, je ne suis pas certain que c’est si accepté.» – John Banks, militant de longue date des droits LGBTQ+

«Ça fait trente ans que Joe Rose a été assassiné dans un autobus [pour son orientation sexuelle], ajoute-t-il. Mais il y a encore du queer bashing

Tendances renversées

Le foisonnement de l’extrême-droite a mené, dernièrement, à des démonstrations de fierté hétérosexuelle aux États-Unis, constate M. Pineault.

«J’aimerais vous expliquer pourquoi la fierté straight, ça ne marche pas. Est-ce que naître hétérosexuel t’amènes dans des conditions de vie où la discrimination va être mise de l’avant?» – Éric Pineault, président fondateur de Fierté Montréal

Le Canada n’est pas en reste. Des altercations physiques ont eu lieu dans un défilé à Hamilton il y a deux mois, avance M. Pineault.

«On est prêts, on est vigilants. Je ne dirais pas qu’on est dans la peur», poursuit-il, à moins de deux semaines du défilé montréalais.

Fierté Montréal lançait lundi sa programmation 2019. Les gouvernements fédéral et provincial en ont profité pour annoncer des investissements respectifs de 1 M$ sur deux ans et de 1,6 M$ en 2019.

Montréal comme modèle

Si Montréal tient à accueillir le populaire événement du WorldPride en 2023, c’est entre autres pour affirmer sa place dans la communauté LGBTQ+ mondiale.

«Ça a tellement de sens de faire ça ici. On est la seule Pride avec un volet de coopération internationale. On est aussi la seule Fierté avec un bureau de cette taille à l’année», affirme M. Pineault.

Anan Bouapha, président d’une organisation LGBTQ+ au Laos – un pays où les droits homosexuels et trans avancent lentement – souhaite relever l’apport de Montréal à sa cause.

«Nous voyons la Fierté montréalaise comme un exemple important pour continuer notre travail», explique-t-il.

Selon John Banks, la situation n’a pas toujours été la même au Canada. Il observe que les émeutes de Stonewall, aux États-Unis, ont donné un immense coup de main aux droits canadiens. On soulignait cette année le 50e anniversaire de ces manifestations new-yorkaises pro-LGBTQ+.

«C’est la première fois qu’on a réalisé qu’on avait des droits et des pouvoirs», se rappelle M. Banks.

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