Les inondations des printemps 2017 et 2019 auront finalement couvert plus de 100 kilomètres carrés de «surfaces artificielles» dans la région métropolitaine de rencensement (RMR) de Montréal, conclut une bulletin d’analyse publié jeudi matin par l’Insitut de la statistique du Québec (ISQ). Dans l’ensemble des Basses-Terres du Saint-Laurent, ce chiffre bondit à 500 kilomètres carrés.
Les surfaces artificielles sont les secteurs du territoire québécois qui abritent toute infrastructure fabriquée par l’homme, comme les zones habitées, les zones industrielles et les routes. Le rapport de l’ISQ a analysé l’évolution de ces portions territoriales dans les zones considérées comme inondables au Québec.
«Dans la RMR de Montréal, les zones inondables ne couvrent que 22% des surfaces artificielles qui ont été inondées en 2017 ou en 2019», explique un communiqué de presse relayé par l’ISQ en marge du bulletin.
Dans son portrait général des Basses-terres du Saint-Laurent, l’organisme gouvernemental remarque que «moins du tiers des surfaces artificielles qui ont été inondées récemment sont classées comme étant « inondables »», une analyse appuyée par une vidéo YouTube publiée par l’ISQ, et qui illustre la portée des inondations dans le secteur de Sainte-Marthe-sur-le-Lac.
En plus de calculer le pourcentage de territoire couvert par les inondations dans la RMR de Montréal, l’ISQ a constaté dans les Basses-terres un taux de progression des surfaces artificielles d’environ 5% dans les zones «inondables» entre 1994 et 2007. Selon l’économiste à l’institut gouvernemental Stéphanie Uhde, ces estimations de changement «sont indicatives d’une tendance». Ceci voudrait dire que l’augmentation aurait logiquement été similaire entre 2007 et aujourd’hui.
Ces constats surviennent alors que la Communauté métropolitaine de Montréal mène des démarches pour mettre à jour sa cartographie des zones inondables. Après les événements de 2017, Québec avait déjà investi une somme de 20M$ pour revoir ses cartes dans plusieurs régions de la province.
Les inondations ont atteint près de 1000 domiciles cette année au Québec, faisant plus de 10 000 sinistrés. Dans la région de Montréal, plusieurs résidents de Pierrefonds et de l’Île-Bizard ont subi les contrecoups de cette deuxième crue des eaux majeure en trois ans.
Quelques chiffres supplémentaires publiés dans le bulletin d’analyse de l’ISQ:
- Un taux de progression des surfaces artificielles d’environ 7% de 1994 à 2007 dans les zones inondées
- Dans la RMR de Montréal, les zones artificielles occupent 31% des zones inondées, mais représentent 35% de l’ensemble de la RMR