En marge de l’entrée en vigueur de la hausse du salaire minimum à 12,50$, les représentants des organisations membres de la coalition 5-10-15 ont réitéré leur désir de voir le salaire minimum québécois grimper à 15$ l’heure.
«On a encore un rattrapage important à faire, a jugé mercredi matin la porte-parole du Front de défense des non-syndiquéEs, Mélanie Gauvin. On incite le gouvernement à créer des mesures plus importantes, et à prendre des décisions qui vont avoir un impact plus grand en améliorant le salaire minimum. La campagne va continuer de militer et de demander au gouvernement de faire passer le salaire minimum à 15$.»
La coalition a aussi insisté sur le fait que l’augmentation du salaire minimum au Québec n’aurait pas les impacts négatifs craints par plusieurs.
«Que ce soit dans des états américains ou en Ontario à 14$, on a vu des bénéfices économiques et des meilleures créations d’emplois. Augmenter le salaire des moins nantis, ça veut dire injecter de l’argent dans l’économie», a estimé le président du Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), Richard Perron.
Il a sommé le premier ministre François Legault de faire «ce qui est bon pour la société québécoise et augmenter le salaire des Québécois».
De son côté, le gouvernement a réitéré sa position quant à l’augmentation à 12,50$ l’heure.
«Notre motivation était de préserver l’équilibre entre l’amélioration de la rémunération des salariés au salaire minimum et la compétitivité des entreprises», a expliqué l’attachée de presse du ministre du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale, Caroline D’Astous.
Autres revendications
Depuis l’année dernière, la Loi sur les normes du travail prévoit deux jours de congé payés lorsque les travailleurs s’absentent pour raisons familiales ou de santé. La coalition 5-10-15 en revendique plutôt dix. Cette mesure permettrait d’aider tous les travailleurs, mais principalement les femmes, selon le président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Jacques Létourneau.
«Ce sont souvent encore les femmes qui s’occupent des enfants, de la famille, et qui doivent prendre des congés non payés pour avoir rendez-vous chez le médecin ou autre responsabilité familiale. L’équité homme-femme s’en trouve lourdement affecté», a-t-il souligné.
La récente réforme de la loi permet désormais à une personne de refuser de travailler si elle n’est pas avisée à l’intérieur d’un délai de cinq jours. Or, selon la présidente de la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), Sonia Ethier, c’est «insuffisant».
«Le gouvernement précédent a fait une petite avancée, parce que nous avons martelé notre message, mais on veut rappeler au gouvernement actuel qu’il faut qu’il fasse un pas de plus, et permette aux travailleurs de connaître leur horaire cinq jours à l’avance pour toute la question de la conciliation famille-travail-études», a-t-elle fait valoir.