La ligue de balle molle Les Princes, regroupant une centaine de femmes, s’implique depuis cinq ans à Montréal, en organisant des tournois afin d’amasser des fonds pour différentes causes, mais surtout pour faire la promotion du girl power. La ligue a fait un premier saut en Inde, afin de promouvoir ses valeurs d’entraide et de solidarité.
La fondatrice de la ligue, Léa Vinson, avait en tête depuis longtemps d’«exporter» sa mission de faire la promotion du girl power.
«J’avais envie de passer à l’action, de créer des projets tangibles. Les Princes, oui, c’est la balle-molle, mais c’est surtout un prétexte pour créer des liens, pour s’aider entre filles», décrit la fondatrice de la ligue.
En avril dernier, Mme Vinson s’est rendue une première fois en Inde, pour voir si son projet était «réaliste». Elle a accompagné la présidente du Book humanitaire, Rachel Lapierre, dans ses cliniques de rue, en plus de visiter un orphelinat parrainé par l’organisme.
«Je me suis attachée à ces jeunes filles, mais j’ai aussi vu que je pourrais être utile. On avait envie de reprendre notre concept en Inde, où la condition féminine est très différente», souligne Mme Vinson.
En octobre dernier, elle s’est envolée en Inde une deuxième fois, cette fois-ci accompagnée de 15 collègues.
Sur place, les Montréalaises ont appris à une dizaine de jeunes Indiennes de 9 à 15 ans à jouer à la balle-molle, sur un terrain créé de toutes pièces.
«Au début, on voyait les différences avec nous, dans le sens qu’elles ne comprenaient pas qu’elles devaient s’encourager. On a remarqué la différence dès la deuxième journée, elles criaient toutes: Girl power!. On leur a créé une clique», se remémore Mme Vinson.
Ces liens créés entre les Indiennes et les Montréalaises ont permis à ces dernières d’aborder et de démocratiser des sujets plutôt tabous, comme l’homosexualité et les menstruations.
«Le voyage humanitaire, ce n’est pas juste un groupe qui va donner à un autre. C’est un échange humain. On a eu de belles discussions», confie Mme Vinson.
Lors du voyage, le conjoint de Mme Vinson, vidéaste, a beaucoup filmé. Les images feront l’objet d’une série, Les Princes à Calcutta, dès le 7 mai, sur les ondes de TV5, où les téléspectateurs pourront suivre les étapes du voyage, les bons comme les moins bons coups, de la préparation jusqu’au retour au Québec.
«En proposant notre projet aux diffuseurs, nous voulions vraiment démocratiser l’aide humanitaire. Ce n’était pas pour montrer comment on était engagées nous, mais plutôt pour encourager les gens à faire des actions, pour montrer que pour t’engager, ici ou ailleurs, tu n’as pas besoin d’être riche, ou d’être médecin», affirme Mme Vinson.
À la veille du début de leur saison, qui s’amorcera le 2 juin, Léa Vinson s’est dite «confiante» pour la suite et ne cache pas son désir de répéter l’expérience.
«On s’est lancées avec le projet le plus difficile en premier, dans un endroit différent de nous pour la condition féminine et on a été capable d’adapter ce format-là, donc on peut tout faire à partir d’ici», lance-t-elle en riant.