Montréal ne doit pas s’opposer à Royalmount, d’après la CCMM
La Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM) – qui agit comme porte-étandard du milieu des affaires à Montréal – a estimé mercredi que la Ville ne devrait pas «bloquer» le projet Royalmount, s’opposant ainsi à plusieurs organismes qui ont déjà exprimé leur inquiétude face à l’arrivée du complexe au coin des autoroutes 15 et 40.
«On ne doit pas bloquer la réalisation de projets structurants et inspirants pour la seule raison qu’ils entraîneront une augmentation des déplacements», a considéré le président de la CCMM, Michel Leblanc.
Alors qu’il effectuait une courte présentation de la vision de son organisation, devant la Commission sur le développement économique et urbain en après-midi, M. Leblanc a rappelé que le centre multifonctionnel incarne parfaitement le concept de TOD (ou transit-oriented development, en anglais), c’est-à-dire un développement conçu et pensé pour le transport en commun, qui offre aussi du logement et des opportunités pour les commerçants.
Le fait est que Royalmount se situe, dit-il, «à proximité immédiate d’une station de métro [De La Savane]» et qu’il permet selon lui de convaincre les plus jeunes de demeurer «dans les quartiers centraux» de Montréal. La présence du REM dans le secteur et de trains de banlieue témoigne bien selon lui de cette réalité.
S’il reconnaît que le Royalmount «suscite des préoccupations légitimes», notamment du point de vue de la congestion pendant l’heure de pointe, le président de la CCMM estime qu’il faut surtout travailler «à améliorer la mobilité» dans le secteur. D’après ses dires, il faut créer un comité de travail sur cette question, afin d’étudier les déplacements actifs près des axes routiers achalandés.
Devant les membres de la commission, Michel Leblanc a affirmé que de bloquer le projet enverrait un signal assez négatif aux investisseurs à Montréal. Il a souligné que le milieu des affaires est «inquiet» des orientations de la Ville dans ce dossier.
Appelant Montréal et les villes liées de l’agglomération à «s’entendre» sur une vision commune, Michel Leblanc s’est ensuite porté à la défense du promoteur Carbonleo, rappelant que ce dernier s’est montré «ouvert» à financer une passerelle d’accès au-dessus de Décarie et un projet d’école à proximité.
Points de vue contrastés
Mercredi soir, alors que se tenait une seconde période de présentations devant la commission, le maire de Saint-Laurent Alan DeSousa a avoué «manquer de confiance par rapport à ce qui a été fait jusqu’ici» dans le projet. «Les mesures de mitigation sont insuffisantes […] Si on veut le chaos, on le fait parfaitement en ce moment», a-t-il déploré.
Rappelons qu’en décembre, alors que les consultations sur le Royalmount s’amorçaient, plusieurs organismes s’étaient également inquiétés des conséquences qu’entraînerait l’arrivée du complexe.
«On a des taux d’inoccupation assez élevés en ce moment sur certaines artères commerciales, donc pour nous, d’ajouter du pied carré commercial, c’est non-nécessaire pour la métropole en ce moment», avait notamment déploré la directrice générale de l’Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM), Caroline Tessier.