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Dissolution de Technoparc Montréal

Après plus de 30 ans d’existence, Technoparc Montréal sera dissous au printemps, a appris Les Nouvelles Saint-Laurent. Le conseil d’administration de cette organisation sans but lucratif, qui gère un parc scientifique d’une centaine d’entreprises dans Saint-Laurent, a pris cette décision la semaine dernière à la suite de l’arrêt du financement annuel de 2,6M$ de la Ville de Montréal.

La mairesse, Valérie Plante, va donc de l’avant avec le rapatriement de la gestion du Technoparc vers le service de développement économique, tel qu’annoncé en mars.

«Selon le plan de transition mis en place, l’essentiel de la démarche devrait être complété au plus tard le 30 avril», explique la relationniste de la Ville de Montréal Camille Bégin. Selon elle, tous les employés seront relocalisés, dont certains au sein de la Ville.

L’opposition officielle à l’hôtel de ville, dont fait partie le maire de Saint-Laurent Alan DeSousa, s’était montrée critique de cette décision, la jugeant précipitée.

«Nous gardons la même vision, même s’il y a des changements à l’horizon, affirme-t-il en entrevue. Il s’agit d’un des plus gros parcs technologiques du genre au pays, un success-story majeur. Technoparc Montréal est une entité performante. Sans elle, ce sera une perte pour l’économie montréalaise.»

Du côté provincial, la députée de Saint-Laurent Marwah Rizqy suit le dossier de près avec le conseiller responsable du développement économique et commercial ainsi que des relations gouvernementales à la Ville, Robert Beaudry.

«Il y a une volonté de continuer à faire rayonner le Technoparc. Il y a une dissolution, mais l’expertise ne sera pas dissoute pour autant, indique-t-elle. Le Réseau express métropolitain (REM) va aider à déployer encore plus d’entreprises.»

Présentement, plus de 7000 personnes travaillent dans les domaines de l’aéronautique, des sciences de la vie et des technologies de l’information et de la communication au Technoparc.

Bilan
L’année se conclut sur un «effet d’attraction record» au Technoparc. Quelque 38 nouvelles entreprises, dont Haivision, un spécialiste des technologies de la vidéo en continu, Excelitas Technologies, dans le domaine photonique, et Camp, en aérospatiale, se sont installées dans le secteur depuis janvier.

«Nous sommes à pleine capacité en location, avec seulement 5% d’espace libre, explique le directeur des communications de Technoparc Montréal, Carl Baillargeon, qui dresse un bilan positif pour 2018. Nous avons reçu plusieurs grandes entreprises qui prospectent.»

Il y a certes eu de mauvaises nouvelles du côté de Bombardier, qui a annoncé la suppression de 2500 emplois, mais aucun départ des locaux du boulevard Alfred-Nobel n’a été confirmé.

M. Baillargeon retient le lancement des travaux de la station du REM, cet automne. «Il permettra de retirer des autos et de positionner le Technoparc entre l’aéroport, à deux minutes, et le centre-ville.»

Selon lui, la première vision des visiteurs à Montréal sera ainsi une zone industrielle en harmonie avec des espaces verts.

Elle est cependant dans la mire de groupes environnementaux, qui estiment que l’expansion du parc scientifique, notamment de l’éco-campus Hubert Reeves, menace l’habitat des oiseaux, dont celui d’un héron, le petit blongios.

«Le développement est approuvé par le ministère de l’Environnement et nous nous assurerons de le faire encore plus respectueusement, se défend M. Baillargeon, qui ne commente cependant le dossier qui est devant la cour. Aucun travaux ne sont faits pendant la période de nidification. Nous sommes très en avance par rapport aux autres sites industriels en Amérique du Nord.»

Le secteur du Technoparc Montréal comptera à terme près de 30% d’espaces verts, dont la moitié sera protégée et ne pourra pas être construite.

Depuis l’annonce de la fin du financement, un remaniement au sein de l’administration de Technoparc Montréal a fait passer de 12 à 6 le nombre d’employés. «Nous aimons et croyons au Technoparc, nous voulons le faire performer», souligne M. Baillargeon.

L’ancien président-directeur général, Mario Monette, a aussi été remplacé par Arnold Beaudin.

Avenir
Une équipe multidisciplinaire et un comité consultatif pour le développement économique, piloté par le PDG de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, Michel Leblanc, ont notamment travaillé plusieurs mois au rapatriement de la mission de Technoparc Montréal au sein des instances de la Ville de Montréal.

«Les sommes récupérées à la suite du non-renouvellement du mandat à Technoparc sont injectées dans un tout nouveau modèle d’affaires qui sera au bénéfice de l’ensemble du territoire de l’agglomération, précise la relationniste Camille Bégin. Il tient compte de tous les besoins de développement, de la décontamination à la réalisation d’infrastructures, ainsi que la desserte en transport collectif.»

La ville-centre assure travailler de concert avec l’arrondissement pour compléter un nouveau plan directeur dans le secteur du Technoparc, qui tiendra compte de l’arrivée du REM.

«Nous allons déployer un plan de promotion et développer des outils spécifiques pour attirer des entreprises innovantes notamment dans les secteurs prioritaires des sciences de la vie, de la mobilité intelligente et des technologies propres», conclut Mme Bégin.

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