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Le marché de l’occasion, acteur méconnu de l’économie

Friperie La Boite Aux Trésors, 610 Rue Barré, Saint-Laurent, QC. Propriétaire: Mélanie Piché. Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Les transactions effectuées dans le cadre de l’économie de la seconde main ont totalisé 28,5G$ en 2017 au Canada, soit l’équivalent de 700 000 voitures neuves.

C’est ce qui ressort du rapport annuel publié mardi par l’Observatoire de la consommation responsable de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal.

«La valeur du marché de la seconde main représente désormais 1,34% du produit intérieur brut (PIB) canadien et elle est en progression constante», a lancé Fabien Durif, directeur de l’Observatoire.

En 2017, ce sont 2,3milliards de biens qui ont eu une seconde vie. Pour arriver à ce chiffre, les chercheurs ont sondé, comme chaque année, 6 000 Canadiens représentatifs de la population «pratiquant la seconde main». Cela comprend la quantité de biens vendus, donnés, acquis ou échangés via les plateformes en ligne, telles que Kijiji, mais aussi les activités des friperies, des boîtes de dons de vêtements, des ventes de débarras ou des magasins de réinsertion sociale.

Cette analyse pointue permet de briser certains mythes. «Pratiquer la seconde main, ce n’est pas une question de revenu, mais plutôt une question d’âge – les 25-44 ans sont les plus actifs –, de genre – il y a plus de femmes –  et de contexte de vie (déménagement, changement d’emploi, perte de revenu, enfants qui quittent le foyer). La preuve, c’est dans les provinces les plus riches (Ontario, Alberta et Colombie Britannique) que l’intensité des pratiques de seconde main est la plus élevée», a mentionné M. Durif. Ce dernier a souligné que les anglophones (90 biens échangés par personne en moyenne en Alberta en 2016) sont bien plus actifs que les francophones (67 biens échangés en moyenne par personne au Québec).

Parmi les provinces, le Québec se distingue par un nombre plus important de citoyens ne pratiquant pas l’économie de seconde main (21%) et par un faible taux de gros utilisateurs de bien usagés (7%). Ce dernier groupe comprend ceux qui vendent ou acquièrent plus de 150 biens usagés par an. «Au Canada, ces 15% d’utilisateurs hyperactifs représentent 64% de toutes les transactions», a souligné Fabien Durif.

Pratiquer l’économie de seconde main, c’est réaliser en moyenne 1 134$ de gains en vendant des biens usagés et effectuer 825$ d’économie par rapport aux prix du neuf, ont noté les chercheurs.

«Le Canada est le seul pays à faire ce genre d’évaluation. C’est dommage, car l’économie de seconde main a le pouvoir d’améliorer le pouvoir d’achat et à un impact majeur en matière environnementale, si bien sûr les gains réalisés ne servent pas ensuite à surconsommer», a avisé M. Durif.

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