Candidat à l’élection partielle dans Gouin avec Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois souhaite former une union avec le parti indépendantiste Option nationale.
Il s’agit de l’une des propositions majeures présentées par l’ex-leader étudiant qui vient de faire le grand saut en politique, cinq ans après son rôle de premier plan en tant que porte-parole de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) lors du printemps érable.
«Pour faire grandir rapidement Québec solidaire», le candidat à la succession de Françoise David dans la circonscription de Gouin, mais également au poste de porte-parole du parti, promet «de travailler activement dans ce rapprochement» avec «la seule formation politique qui partage vraiment notre projet de société progressiste, indépendantiste et inclusif.»
Souhaitant «transformer le Québec en un pays de justice et de liberté», Gabriel Nadeau-Dubois voit dans ce rapprochement avec le parti lancé en 2011 par Jean-Martin Aussant, ex-député du Parti québécois (PQ), une solution d’avenir.
«Cette union permettrait de créer un seul et unique pôle de rassemblement. J’ai confiance que ce mouvement saura attirer de nouvelles énergies progressistes et indépendantistes, surtout dans ma génération», imagine-t-il, avant de lancer un message virulent au PQ.
«Le PQ a trop souvent changé son fusil d’épaule dans le but d’aller au pouvoir le plus rapidement possible. Cette inconsistance et ces incohérences rendent le dialogue difficile. Il y a des différences très claires entre nos deux partis», clame Gabriel Nadeau-Dubois, qui n’exclut néanmoins pas «des ententes ponctuelles».
«Une intention excellente»
Cette proposition a été bien accueillie dans les rangs de Québec solidaire. «Les portes sont ouvertes, confirme la députée Manon Massé, porte-parole par intérim du parti. Si on regarde nos fondements, nous sommes très proches.» Un sentiment partagé par Option nationale (ON), qui ne s’appuie sur aucun représentant à l’Assemblée nationale. «Cette intention est excellente», assure, ravi, le chef du parti, Sol Zanetti, à Métro.
Ce dernier, précisant que la décision finale reviendrait aux 1500 à 2000 membres du mouvement, ne compte cependant pas renier «l’engagement clair qui a justifié notre formation». «Nous voulons un engagement clair pour demander l’indépendance du Québec, expose-t-il. C’est le sens de notre action politique. Si c’est le cas, je serais très enthousiaste de voir cette proposition se réaliser.»
Je pense que les Québécois ont envie d’une vraie proposition de changement, pas de quelqu’un déjà là depuis 25 ans et millionnaire» – Gabriel Nadeau-Dubois
«Former la plus solide équipe de candidats»
Au cours de l’annonce de sa candidature jeudi matin, Gabriel Nadeau-Dubois a également évoqué son envie de recruter, à ses côtés, «des gens issus des diverses communautés culturelles», provenant de toutes les régions du Québec, tout en respectant «strictement» la parité. «Moi seul visage ne sera pas suffisant. Je veux former la plus solide équipe de candidats de l’histoire de QS pour 2018», a-t-il précisé, en référence aux prochaines élections provinciales.
Il espère notamment convaincre les membres du mouvement Faut qu’on se parle, qui a conduit à une tournée dans toute la province, parmi lesquels Aurélie Lanctôt, Alain Vadeboncoeur, Will Prosper et Jean-Martin Aussant. «C’est mon rêve de faire de la politique avec ces gens-là», a confié l’initiateur de ce groupe de réflexion.
S’il est élu porte-parole du parti de gauche, Gabriel Nadeau-Dubois souhaite également «instaurer un militantisme du 21e siècle» et s’inspirer de l’ex-candidat à la primaire démocrate américaine, Bernie Sanders. «Je veux mettre sur pied une plate-forme innovatrice d’action politique, a-t-il expliqué. S’impliquer dans un parti, ça doit être le fun.»
J’appelle tous ceux et celles de ma génération à joindre Québec solidaire. Il est possible changer le Québec. #polqc
— Gabriel Nadeau-Dubois (@GNadeauDubois) March 9, 2017