«Le plus grand nombre de femmes» élues à l’Assemblée nationale
«On a eu un message clair. Ce soir, les Québécois nous ont dit: “Continuons”», s’est écrié François Legault, au terme de la soirée électorale, le lundi 3 octobre 2022. Dans un Théâtre Capitole tonitruant, le premier ministre a prononcé le premier discours de son deuxième mandat à la tête du Québec, soulignant que son parti a fait élire 58 femmes, le plus grand nombre dans l’histoire de l’Assemblée nationale.
M. Legault a fait élire un total de 89 députés. «C’est une victoire historique. Ce soir, je suis tellement fier de ça. On a fait élire le plus grand nombre de femmes de l’histoire du Québec. Quelle belle gang. Ça veut dire que le travail commence pour le deuxième mandat», a-t-il dit.
Ce travail, selon le chef du gouvernement, doit être sous-tendu par trois priorités: l’éducation, l’économie et la santé. La «priorité des priorités», pour M. Legault, c’est l’éducation. Dans son discours, le premier ministre reconduit au pouvoir a rappelé ses origines. «Le petit gars de Sainte-Anne-de-Bellevue» devenu chef du gouvernement du Québec dit avoir tout reçu. «On a le devoir de permettre à chaque enfant au Québec d’aller au bout de son potentiel.» Il a promis de continuer à valoriser la profession d’enseignant et de rénover les écoles québécoises.
«L’avenir, c’est nos enfants», a-t-il clamé sous les applaudissements de la foule.
«C’est une victoire pour les femmes […] il y a énormément de femmes qui ont été élues, dit-il. La première femme autochtone élue va probablement devenir la première femme autochtone membre du conseil des ministres», a indiqué André Lamoureux, politologue et chargé de cours au département de science politique à l’UQAM.
Lutter contre l’inflation
D’après François Legault, la seconde priorité de son gouvernement sera de soulager le portefeuille des Québécois. «On va envoyer de l’aide dès le mois de décembre. On va tenir parole», a-t-il scandé.
«Faut continuer à créer de la richesse. Ça nous donne des moyens pour les grandes ambitions qu’on a pour le Québec», considère le premier ministre réélu. Il voit d’ailleurs dans la crise inflationniste une occasion de faire de la province un des leaders mondiaux en économie verte. «On est capable de le faire», a-t-il tonné.
M. Legault a rappelé la philosophie caquiste, qui ne veut pas opposer croissance et lutte contre l’émission de gaz à effet de serre. Il a cependant dit «entendre le message des jeunes», et vouloir travailler avec toutes les générations.
Kateri Champagne Jourdain, la candidate caquiste de la circonscription de Duplessis, est devenue la première parlementaire féminine autochtone de l’histoire du Québec. Dans son discours, le chef de la CAQ a eu un mot de soutien envers les premiers Québécois.
«Je souhaite aussi que cet immense projet contribue à rapprocher la nation québécoise des nations autochtones. Continuons sur la voie de la vérité, la réconciliation, on a besoin les uns des autres», a-t-il déclaré.
Le chantier de la santé
Le troisième grand chantier de la CAQ, pour les quatre prochaines années, sera celui de la santé. François Legault l’a affirmé dans sa déclaration: «Il faut que notre réseau de la santé devienne plus humain, plus efficace. C’est le plus grand défi de gestion qu’on a au Québec», a-t-il avancé, avant de dire que l’on a de la chance d’avoir «le meilleur capitaine», Christian Dubé, le ministre sortant de la Santé.
M. Legault l’a reconnu: le résultat de cette élection est un «continuons, mais…». Une élection, ça divise, a-t-il commenté, rappelant ainsi les différentes polémiques qui ont émaillé la campagne, de ses propos critiqués sur l’immigration aux vives tensions entre les adversaires politiques.
«Les Québécois forment un grand peuple. […] Tous les Québécois de toutes les régions, de tous les âges, de toutes les origines. Je vais être le premier ministre de tous les Québécois», a-t-il lancé, avant de le répéter en anglais.
Avant de passer aux remerciements, le chef du gouvernement a voulu livrer un message fort, sur un sujet qui lui est cher: la langue française. Pour M. Legault, «l’intégration à notre belle nation est un cadeau mutuel qu’on se fait». Il se fait ainsi un «devoir» de protéger le français, et pas seulement d’arrêter son déclin, mais d’être capable de promouvoir sa place dans la société.
Le premier ministre s’engage à collaborer avec ses adversaires «coriaces» durant la campagne. Il a ainsi promis de les appeler dans les prochaines semaines, afin d’envisager leur future collaboration avec le gouvernement caquiste dans les quatre prochaines années.
Avec la collaboration de Quentin Dufranne.