Débat des chefs: prise 2 pour la CAQ, le PLQ, QS, le PQ et le PCQ
Les chefs de la CAQ, du PLQ, de QS, du PQ et du PCQ ont rendez-vous ce soir à 20h pour le Débat des chefs, organisé par Radio-Canada. Si Québec solidaire (QS) et la Coalition avenir Québec (CAQ) se croient dans un duel en amont de ce second affrontement entre leaders politiques, les trois autres partis n’ont, eux, rien à perdre. Au contraire, ce sera l’occasion pour les partis actuellement au coude-à-coude de tenter de se démarquer dans la lutte à la deuxième place.
Si le Face-à-face de TVA semble avoir fait progresser le Parti québécois, les tendances sont relativement semblables à celles de la semaine dernière. Un sondage réalisé par la firme Léger pour Le Journal de Montréal place toujours la CAQ largement en tête (38%). Derrière elle, le Parti libéral du Québec (PLQ), Québec solidaire (QS) et le Parti conservateur du Québec (PCQ) n’arrivent toujours pas à se démarquer (16% chacun).
Je n’échangerais [ma place dans les sondages] avec personne d’autre. Maintenant, on ne prend rien pour acquis. On continue de travailler fort. Et c’est la première fois que je me retrouve dans une situation où j’ai quatre chefs de partis qui s’attaquent à moi en même temps.
François Legault, chef de la Coalition avenir Québec (CAQ)
Ce qu’on remarque, c’est une légère montée du Parti québécois (PQ), qui est passé à 13% d’intentions de vote, gagnant ainsi quatre points depuis le début de la campagne. Notons que l’agrégateur de sondages Qc125 place toujours le parti indépendantiste à 10%.
Mais, même si son parti est largement en tête, ce sera aussi un défi pour François Legault. Plusieurs observateurs ont reproché au chef caquiste de fuir le regard de ses adversaires ou de faire la moue quand ils le prenaient à partie.
«Je vais améliorer ça jeudi prochain [lors du Débat des chefs de Radio-Canada]. Je vais essayer de mieux expliquer nos idées encore», a promis M. Legault.
La tentation du vote stratégique?
Le chef du gouvernement sortant compte ainsi mettre l’accent sur l’économie. Il croit par ailleurs que c’est bien là la question de l’urne, éclipsant la question de l’environnement. Avant de se retirer de la place publique pendant deux jours, pour se préparer au Débat des chefs, le premier ministre en campagne a d’ailleurs donné «un petit devoir aux journalistes».
«On parle beaucoup des cinq chefs, mais on ne parle pas beaucoup des équipes. Je suis content de notre trio économique: Eric Girard aux Finances, Sonia Lebel comme présidente du Conseil du trésor, et Pierre Fitzgibbon comme ministre de l’Économie. Je pense que c’est un peu une dream team. […] Essayez de mettre trois noms dans les quatre autres partis […] vous allez voir, ça donne des frissons dans le dos», estime M. Legault.
Pour sa part, Dominique Anglade aura la tâche de relancer sa campagne alors qu’Éric Duhaime tente de lui ravir son électorat anglophone. Ces derniers jours, la cheffe libérale est revenue à la charge, déclarant notamment que le PLQ était le parti de l’économie. Elle a aussi fait un appel aux caquistes déçus des quatre ans de gouvernement Legault, alors que pendant la fin de semaine dernière, Paul St-Pierre Plamondon proposait aux souverainistes qui votent pour la CAQ de «rentrer au bercail».
Surtout: Mme Anglade va-t-elle continuer son appel au vote stratégique contre François Legault? En tout cas, le PQ et QS sont clairs: ils appellent à voter pour leur propre camp.
Finalement, les déboires financiers d’Éric Duhaime ont cessé de faire les manchettes, ce qui permet au PCQ de se concentrer cette semaine sur son message, à savoir que le parti représente une droite libertarienne décomplexée.