Alors que les prix de certains aliments continuent d’augmenter mois après mois, les Canadiens n’ont d’autre choix que de s’adapter en modifiant leurs habitudes d’achat. Selon une enquête spéciale de Statistique Canada menée en 2022, les ménages consomment moins, dépensent différemment et achètent ailleurs qu’avant la pandémie.
Le trois-quarts des répondants au sondage ont affirmé, au printemps 2022, que la flambée des prix avait une incidence sur leur capacité à assumer leurs dépenses quotidiennes. Pour composer avec le problème, la moitié d’entre eux ont déclaré avoir cherché des soldes ou des offres promotionnelles, tandis qu’une même proportion a mentionné avoir acheté des produits de remplacement moins chers.
Au fur et à mesure que les prix augmentaient, les consommateurs ont aussi décidé d’acheter moins d’aliments, comme le démontrent les données sur le volume des achats d’aliments de Statistiques Canada. Si le volume de produits alimentaires achetés par les ménages a fortement augmenté lors de la première année de pandémie, ce volume a commencé à diminuer au courant de l’année 2022. Au début de 2023, le volume des aliments achetés par les ménages dépassait de 1,1% les niveaux observés avant la pandémie.
Acheter ailleurs qu’en épicerie
Si certains achètent moins, beaucoup choisissent également de faire leurs achats ailleurs qu’auparavant. Selon les données de l’Enquête sur les marchandises vendues au détail, les consommateurs ont délaissé les magasins d’alimentation pour se tourner vers «les magasins de marchandises diverses, un groupe de magasins comprenant les clubs-entrepôts, les supercentres et les autres détaillants de marchandises diverses».
Un graphique illustre comment le volume des ventes d’aliments dans les magasins d’alimentation a diminué par rapport à celle dans les magasins de marchandises diverses. Au début de 2022, il a diminué de 9% par rapport aux niveaux observés au début de 2021. Selon les données de Statistiques Canada, ces baisses se sont poursuivies au cours des derniers trimestres, mais à un rythme plus lent. En revanche, de telles diminutions n’ont pas été observées dans les ventes d’aliments (rajustées en fonction de l’inflation) dans les magasins de marchandises diverses, et les volumes d’une année à l’autre ont progressé en 2022.
Statistiques Canada précise toutefois que la baisse des ventes dans les magasins d’alimentation pourrait également être attribuable à d’autres tendances émergentes plus difficiles à quantifier, telles que la popularité croissante des plats à préparer livrés à domicile, l’utilisation accrue de bons de réduction, l’achat de certains produits dans d’autres magasins et la diminution du gaspillage alimentaire. D’autres analyses fondées sur des données d’enquêtes sont nécessaires pour examiner l’ampleur de ces changements de comportements.