Encore et toujours, l’accent québécois ne cesse de tourmenter les Français de l’Hexagone qui, au fil du temps, continuent de s’interroger sur ses origines.
La sempiternelle question «mais d’où vient l’accent québécois?» a refait surface dans un quotidien français cette semaine qui, par le biais d’une démonstration historique, a tenté, derechef, de percer le mystère.
Le Figaro a conclu, dans un article paru le 13 juillet dernier, qu’il serait peut-être plus juste de dire que ce sont les «Français de France» qui ont développé un accent. Selon le journaliste Victor Bazin, les Québécois – l’histoire en témoigne – n’ont fait que conserver et défendre ardemment le français qu’il était coutume de parler au 17e siècle en France.
«La ville de Québec est fondée en 1608. On y parle le français du peuple du royaume de France, plus populaire que celui que l’on parle à la cour», explique Victor Bazin.
Pour lui, c’est bien le français de la mère patrie qui a subi des bouleversements linguistiques, notamment provoqués par la Révolution française, «qui a contribué à la diffusion des manières de parler de la cour de Versailles et des salons parisiens dans toutes les couches de la société».
C’est pour cela, selon Victor Bazin, que les «Français de France» prononcent «correctement» toutes les syllabes, à l’inverse de leurs cousins d’Amérique.
Le français québécois est donc un français historique, et il serait plus juste de dire que ce sont les Français métropolitains qui ont pris un accent!
Victor Bazin, journaliste au Figaro
Le québécois, du (très) vieux français?
L’analyse proposée par Le Figaro n’aura toutefois pas convaincu le journaliste québécois expatrié en France Rafael Miró, qui semble trouver l’argumentaire de Victor Bazin plutôt réducteur, voire erroné.
«“Le français que parlent les Québécois est, à peu de choses près, celui que l’on parlait au XVIIe siècle en France”, non, mais», s’est-il indigné, sur Twitter.
Avant d’enchaîner avec une réponse, en français archaïque, façon de souligner le côté ridicule de la proposition faite par la plume du Figaro: «Diantre, Le Figaro, ce ne sont que viles sottises! Il eût fallu que vous parlassiez à un linguiste ou que vous venassiez ici!», s’est-il exclamé.
Cette objection poussera peut-être Victor Bazin à s’offrir un billet d’avion pour la Belle Province, afin de mettre ses connaissances historiques à l’épreuve!