Sans grande surprise, c’est la Coalition avenir Québec (CAQ) qui ressort grande gagnante des élections provinciales de 2022. En avance dans la plupart des circonscriptions, les caquistes rentrent à l’Assemblée nationale avec une victoire qui s’annonce importante. Au terme d’une campagne électorale de 37 jours, les Québécois ont décidé de donner un second mandat de premier ministre du Québec à François Legault. La victoire a été annoncée par TVA à 20h08 et par Radio-Canada à 20h10.
Au moment d’écrire ces lignes, le parti de François Legault était meneur ou vainqueur dans 92 circonscriptions, contre 20 pour le Parti libéral du Québec (PLQ), 11 pour Québec solidaire (QS), 2 pour le Parti québécois (PQ) et aucun pour le Parti conservateur du Québec (PCQ). Une victoire «sans surprise», car la CAQ était donnée largement en avance sur ses adversaires depuis le début de la campagne. Hors de l’île de Montréal, les caquistes dominent dans une grande majorité de circonscriptions. Une conséquence d’un premier mandat réussi, selon plusieurs politologues, avec une forte proportion de promesses réalisées. M. Legault et la CAQ ont aussi été particulièrement visibles pendant la gestion de la pandémie, presque à l’exclusion des autres partis.
À Montréal, la course a été plus difficile. Vers 22h30, la CAQ était confirmée seulement dans Pointe-aux-Trembles. Au début de la campagne, le parti lorgnait cinq ou six circonscriptions libérales. Finalement, elle n’en a arraché aucune. Même que le Parti québécois était en bonne posture pour arracher Camille-Laurin.
Lors de sa première élection au pouvoir, en 2018, le parti de François Legault avait cumulé 37,4% des suffrages et fait élire 76 députés. Au moment d’écrire ces lignes, les résultats préliminaires donnaient presque 52% du vote à la CAQ. Rappelons que le record de sièges remportés date de 1973. Le deuxième gouvernement de Robert Bourassa avait fait élire 102 députés sur 110 sièges.
Une campagne parsemée de controverses
Malgré sa gestion de la pandémie, critiquée par les uns et saluée par les autres, le gouvernement sortant n’a eu aucune peine à se faire réélire. À plusieurs reprises, malgré des attaques répétées d’Éric Duhaime, François Legault a réitéré avoir sauvé des vies avec les mesures prises.
Pendant la campagne électorale, le premier ministre sortant a défendu son bilan, notamment sur le plan économique. La CAQ s’est félicitée d’avoir fait reculer l’écart de richesse avec l’Ontario, un thème qui lui est cher. François Legault a notamment affirmé à plusieurs reprises avoir la meilleure équipe économique pour affronter l’inflation, et une possible récession. Des affirmations qui ont été nuancées par plusieurs économistes.
La campagne caquiste a aussi été teintée par des propos polémiques sur l’immigration. En début de campagne, M. Legault avait associé celle-ci à la violence avant de faire marche arrière et de s’excuser.
À plusieurs reprises, sous fond de défense de la langue française, le premier ministre du Québec avait insisté pour mettre en garde contre le danger que représenterait l’arrivée d’immigrants qui ne parlent pas la langue de Molière. Il avait notamment déclaré qu’il serait «suicidaire pour la nation québécoise» d’en accueillir plus.
M. Legault a également dû se justifier à plusieurs reprises de l’absence d’études sur le projet de troisième lien. Surtout sur ses conséquences négatives pour le climat. Le chef caquiste, qui veut construire un tunnel entre les centres-villes de Québec et de Lévis, a reconnu que la décision finale serait «politique». Quant à la relance du projet d’exportation de gaz naturel liquéfié de GNL Québec, il s’y était dit opposé. Mais Radio-Canada révélait il y a quelques semaines que le ministre de l’Économie Fitzgibbon tiendrait toujours des discussions avec Ottawa à ce sujet.
Ces dossiers n’auront en tout cas pas porté préjudice à la CAQ pendant l’élection.
Plus de détails à venir.