Petite enfance, système de santé, pénurie de travailleurs et marché de l’alcool, constituent les principaux thèmes au menu politique, en cette 7e journée de campagne électorale.
Le Parti québécois (PQ) et Québec solidaire (QS) sont se sont engagés sur de nouvelles réformes qui s’appliqueraient aux garderies et aux centres de la petite enfance (CPE) de la province.
Le premier ministre sortant et la Coalition Avenir Québec (CAQ) ont présenté des mesures prévoyant la création de centres médicaux privés. Les libéraux se sont affairés à proposer de «vraies» solutions pour la pénurie de main-d’œuvre.
Enfin, les conservateurs ont formulé leur intention de mettre fin au monopole de la Société des alcools du Québec (SAQ).
Étendre et remanier la formule des CPE
Avec «objectif 100% CPE» comme slogan, le chef du Parti québécois n’a pas pris de détour pour exprimer son positionnement sur les services de garde des tout-petits. Paul St-Pierre Plamondon et les péquistes entendent mettre sur pied un réseau constitué exclusivement de CPE.
Dans les faits, cela signifierait que toutes les nouvelles places de garderie seraient créées en CPE et que l’ensemble des places en garderies privées seraient progressivement converties. Le coût de la manœuvre est estimé à 543 M$ et permettrait l’ajout de 135 000 places au réseau des CPE.
Dans le camp de Québec solidaire, avec le slogan «un enfant, une place», on parle d’investissements chiffrés à 613 M$, destinés à la création d’un nouveau modèle de micro-CPE.
La mesure viserait à combler des interstices, dans des situations notamment où la quantité d’enfants ne justifierait pas la création de CPE réguliers.
«Ce seront des garderies de 8 à 20 places qui pourront s’installer dans des locaux existants, par exemple ceux d’une municipalité ou d’une entreprise. Les micro-CPE offriront un environnement de travail plus valorisant et stimulant pour les éducatrices qu’un milieu familial», a précisé Gabriel Nadeau-Dubois, insistant sur le fait que ce modèle serait particulièrement utile en région.
Le privé à la rescousse du public
François Legault a lui porté son attention sur le système de santé, en présentant des réformes qui pourraient voir le jour si les caquistes l’emportaient le 3 octobre.
La CAQ mise sur la création de centres médicaux privés, pour donner un peu d’oxygène aux centres hospitaliers et «compléter l’offre de services déjà existante», en matière de santé.
«Ils viendront combler le besoin d’un service intermédiaire entre un groupe de médecine familiale (GMF) et l’hôpital pour des patients qui ont besoin de soins, mais qui ne doivent pas nécessairement se rendre à l’urgence», a détaillé la Coalition avenir québec, par voie de communiqué.
Les soins promulgués en ces centres resteraient gratuits et remboursés par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ), indique le parti du premier ministre sortant.
La CAQ prévoit la construction de deux centres médicaux privés, un dans l’Est de Montréal et un à Québec, pour une ouverture en 2025.
L’annonce de ces mesures a fait réagir le chef des solidaires, qui s’est empressé de commenter la déclaration de François Legault: «François Legault est tombé en amour avec le privé et dans ce cas-ci, l’amour le rend aveugle. Si le privé ça marchait en santé, on le saurait, il n’y en a jamais eu autant. La preuve, les agences privées de placement est-ce que ça fonctionne? Non. Les CHSLD privés? Non.», a-t-il contesté.
«De vraies solutions pour la pénurie de main-d’œuvre»
La cheffe du Parti libéral du québec (PLQ), qui avait déclaré le premier jour de campagne que l’économie serait la question de l’urne, s’est penchée sur la question de la pénurie de main-d’œuvre à laquelle de nombreux entrepreneurs font face.
En visite dans une usine à Senneterre en Abitibi, Dominique Anglade a proposé deux mesures visant à «offrir des incitatifs financiers aux travailleurs expérimentés».
Les libéraux proposent ainsi d’augmenter l’exemption de base d’impôt des travailleurs de 65 ans et plus (de 15,000$ à 30,000$) et de mettre fin aux cotisations au Régime de rentes du Québec (RRQ) des travailleurs de 62 ans et plus.
« Pendant que François Legault se met la tête dans le sable et nie l’enjeu de la pénurie de main-d’œuvre, nous, au Parti libéral du Québec, on trouve de vraies solutions. Avec 271 000 postes vacants actuellement, c’est toute l’économie du Québec qui est freinée par l’inaction de la CAQ», a déclaré la cheffe des libéraux.
Mettre fin au monopole de la SAQ
Depuis un vignoble de Saint-Anne-de-la-Pérade, le chef des conservateurs Eric Duhaime s’est quant à lui attaqué à la « surrèglementation en matière d’alcool au Québec».
Il a fait part de son intention de mettre fin au monopole de la SAQ, si le pouvoir lui revenait. L’auteur de l’ouvrage « La SAQ pousse le bouchon » a expliqué lors d’un point de presse vouloir instaurer plus de liberté dans la vente des produits alcoolisés au québec.
Cela passerait notamment par la création d’une commission regroupant les acteurs de l’industrie et les représentants des consommateurs, dès le 4 octobre si le Parti conservateur du québec sortait vainqueur.
«On est pas contre la SAQ, qui offre un service à tous les Québécois, mais on croit qu’il faut aller encore plus loin et permettre davantage d’offres pour l’ensemble des clients Québécois, notamment pour les produits du terroir», a-t-il commenté.