PACTE: l’éthique du ministre Pierre Fitzgibbon encore questionnée
Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, est une nouvelle fois sur la sellette pour une approche de gestion jugée peu éthique par ses opposants. Cette fois, des questions surgissent sur sa gestion d’un programme destiné à aider les entreprises affectées par la pandémie.
Québec solidaire exige de voir le guide dans lequel sont consignés les critères d’admissibilité au Programme d’action concertée temporaire pour les entreprises (PACTE). Ce programme d’aide financière exceptionnel aurait accordé des aides financières totalisant 68 M$ à 10 entreprises qui ne respectaient pas tous les critères d’admissibilité, selon la vérificatrice générale.
Hier, le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon a confié au Devoir qu’il avait misé sur une définition «élastique» du mot «stratégique» pour consentir des prêts aux entreprises citées par la VG. Il n’en fallait pas plus pour que Québec solidaire dépose une motion, vendredi, pour réclamer que le guide interne ayant établi les critères d’admission au PACTE soit dévoilé publiquement. Sans surprise, cette motion a été bloquée par le gouvernement.
«Je pense qu’en matière de gestion de crise, le gouvernement ne veut pas une enquête publique. Il l’a dit clairement. Nous, on a besoin que la transparence soit au rendez-vous», a dit la députée solidaire Manon Massé devant les médias, vendredi. Elle accuse le ministre Fitzgibbon d’être le «champion de la non-transparence».
Fitzgibbon, un ministre «récidiviste»
La cheffe du Parti libéral, Dominique Anglade, a qualité d’«assez aberrants» les propos de Pierre Fitzgibbon. «Le ministre de l’Économie a eu quatre rapports accablants de la Commissaire à l’éthique. Il a eu un rapport du Vérificateur général qui le critique fortement. Là, on apprend qu’il y a maintenant des grilles cachées. Alors, en matière de transparence et d’éthique, M. Fitzgibbon, c’est un récidiviste», dénonce-t-elle.
Pour le Parti québécois, le PACTE s’avère injuste. D’autres entreprises auraient pu tenter d’y adhérer sachant que les critères d’admission étaient variables, avance le parti.
«Il y en a qui n’ont pas survécu à la crise puis qui se disent: finalement, j’aurais peut-être dû tenter ma chance, puis ça aurait été autrement. Mon avenir aurait pu se poursuivre dans l’économie», raisonne la députée péquiste Méganne Perry Mélançon.
En conférence de presse la semaine dernière, le premier ministre François Legault avait écarté la possibilité que son administration dévoile le nom des entreprises concernées.