Le directeur adjoint du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), Vincent Richer, et Mohamed Noredine Mimoun, coordonnateur du Forum Jeunesse de Saint-Michel, sont revenus sur les violences par armes à feu à Montréal à l’émission Tout le monde en parle. M. Noredine Mimoun estime que l’on «a perdu beaucoup de temps».
Le coordonnateur du Forum Jeunesse de Saint-Michel, Mohamed Noredine Mimoun, considère que les différents paliers de gouvernement ne travaillent pas efficacement ensemble et «perdent du temps». «Chacun prend un élément qui n’est pas dans sa compétence pour reprocher à l’autre de ne pas le faire. Et pendant ce temps, les gens ont peur dans leurs quartiers. Ce genre de débats ne rassure pas la population.» Il espère que tous vont travailler ensemble pour trouver des solutions.
Depuis [la mort] de Meriem [Boundaoui], on est passé de la balle perdue à la balle ciblée. On a organisé l’hommage à Meriem et on a dit «il faut faire attention, on est devant un nouveau phénomène». J’ai l’impression que l’on a perdu beaucoup de temps. On réalise à la troisième victime que l’on n’a pas fait beaucoup de choses.
Mohamed Noredine Mimoun, coordonnateur du Forum Jeunesse de Saint-Michel
Le quartier le plus chaud à Montréal, les réseaux sociaux
D’après les statistiques du SPVM, Montréal est une ville sécuritaire par rapport aux autres villes canadiennes, mais l’endroit où la «chaleur» est de plus en plus palpable se situe dans le monde virtuel. Les deux invités de l’émission décrivent ce monde comme l’une des sources de la violence.
Quand on nous demande c’est où le quartier le plus chaud à Montréal, c’est les médias sociaux. Les gens se narguent, il y a des règlements de comptes. Ça se passe de façon virtuelle, mais ça se règle dans la rue.
Vincent Richer, directeur adjoint du SPVM
Les conflits virtuels se règlent parfois dans le réel, explique M. Noredine Mimoun. «Je pense qu’on a laissé nos jeunes trop souvent avec des écrans sans surveillance. Il y a comme un manque d’empathie par rapport à tout ce qui se fait en dehors du monde virtuel. […] Ce qui se faisait avec les mains ou les paroles se règle désormais avec des armes à feu.»
Vincent Richer a rappelé l’importance de l’aide du public. Il explique que sans collaboration «on n’y arrivera pas». «Ça prend un engagement citoyen. Quand on a une information, c’est important de nous la transmettre. Notre rôle [la police], on est une partie de la solution, mais nous sommes à la fin du processus. Quand on est rendu à arrêter un jeune armé, on s’entend qu’il est loin dans son processus.»