Le candidat Antoine Richard se défend sur la question des flips immobiliers
Aujourd’hui, Métro présente une série d’enjeux locaux importants dans le cadre des élections municipales à Montréal. Dans cet article, nous revenons sur la question du logement et des flips immobiliers d’un candidat de Verdun.
Le sujet de l’habitation est sur toutes les lèvres des résidents de l’arrondissement de Verdun. Lors des deux débats tenus à Verdun, le candidat d’Ensemble Montréal, Antoine Richard, a dû se défendre à plusieurs reprises sur ses transactions immobilières.
Lors des deux soirées, l’une s’étant déroulée au Quai 5160, et l’autre à L’Île-des-Sœurs, les trois candidats dans la course à la mairie de Verdun étaient présents soit, Marie-Andrée Mauger pour Projet Montréal, Antoine Richard d’Ensemble Montréal, ainsi que la candidate de Mouvement Montréal, Jayoti Nanda.
Il y avait un éléphant dans la pièce lors des événements. L’histoire des flips immobiliers d’Antoine Richard qui lui auraient fait gagner 417 000$ en quelques mois a entaché sa feuille de route auprès des électeurs. Les Verdunois se demandent comment ils peuvent lui faire confiance sur la question du logement et de l’éthique.
Sur cette question, M. Richard a lancé d’emblée qu’il n’a commis aucune action illégale. «Ça fait 11 ans que je suis courtier immobilier et je n’ai jamais eu une poursuite d’un client ou de l’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ). J’ai tout fait avec la plus grande transparence», explique-t-il.
Si jamais il y a une personne ici qui est à la bonne place pour gérer et pour lutter contre les [passe-droits] de tous les développeurs, c’est bien moi.
Antoine Richard
Il continue sa réponse en disant être la meilleure personne pour défendre les droits au logement comme il connaît bien le domaine de l’immobilier. «Si vous ne connaissez pas vos interlocuteurs quand vous négociez, vous ne savez pas négocier», dit-il. Les rires de la foule à la suite de cette intervention ont laissé croire que les citoyens n’étaient pas satisfaits par ses explications.
Son adversaire de Projet Montréal, Marie-Andrée Mauger, s’est dite choquée par la réponse. Comme vice-présidente de la Commission sur l’inspecteur général de Montréal, elle affirme avoir lu plusieurs témoignages de personnes se dédouanant de ne rien faire d’illégal. «Tout est dans la zone grise de la question sur l’éthique et de la morale. C’est déjà difficile d’aller en politique, on a une tâche comme si on était tous des (escrocs) et qu’on allait là pour s’en mettre plein les poches», critique Mme Mauger.
Elle s’est dite fâchée de la persistance de M. Richard de signaler qu’il n’y a rien d’illégal et elle aurait préféré qu’il reconnaisse que ce ne sont pas de bonnes pratiques.
Densité
Plusieurs sujets ont été abordés lors des deux débats tels l’environnement, la propreté du territoire, les enjeux de sécurité ou les infrastructures collectives. C’est toutefois l’habitation qui semble être la préoccupation première des électeurs.
Du côté de L’Île-des-Sœurs, on veut des élus qui vont bien planifier l’application du plan particulier d’urbanisme (PPU) de la Pointe Nord.
Pour la Pointe Sud, les citoyens veulent une meilleure planification de la densification, notamment en mettant en place des solutions pour la circulation routière.
«La pointe sud est l’exemple frappant de tout ce qu’il ne faut pas faire en urbanisme», mentionne l’animatrice du débat tenu à L’Île-des-Sœurs, Annie Corriveau, en introduction des questions citoyennes sur ce thème. Des citoyens dénoncent que ce secteur est mal desservi par le transport en commun et que le Chemin de la Pointe Sud est «une rue sans issue» qui constitue l’unique voie d’accès.
Les résidents de Verdun terre ferme plaident pour plus de logements sociaux et abordables. À plusieurs reprises, les participants ont décrié l’absence d’encadrement des propriétaires et le manque de construction de logements sociaux.
Le directeur général du comité d’actions des citoyens de Verdun, Steve Baird, a soulevé que 3000 ménages et locataires à Verdun consacrent plus de la moitié de leur revenu pour se loger. «Le prix de ce qu’on appelle un logement abordable excède souvent 90% du prix du marché, ce qui ne le rend pas vraiment abordable», poursuit-il.
À L’Île-des-Sœurs, on souhaite aussi plus de logement social. D’ailleurs, le PPU souligne qu’il faut favoriser l’intégration de logements sociaux et abordables à même les projets immobiliers résidentiels. Certains citoyens se demandent toutefois comment les élus pourront réussir à avoir plus de logements sociaux et abordables auprès des développeurs immobiliers.