Consensus autour du mont Royal pour les candidats à la mairie
Le mont Royal ne sera pas forcément le sujet qui pourra départager les candidats à la mairie de Montréal. Le chef de Mouvement Montréal, Balarama Holness, la cheffe de Projet Montréal, Valérie Plante, et le chef d’Ensemble Montréal, Denis Coderre, ont exprimé leur consensus pour ce qui est de la protection de la montagne, jeudi soir, au pavillon du Lac-aux-castors, sur le mont Royal, à Montréal.
À tour de rôle, ils ont pu répondre chacun à des questions sur l’avenir du mont Royal dans le cadre d’échanges avec l’organisateur de l’événement, Les amis de la montagne, l’organisme de conservation de la montagne.
M. Holness propose d’élargir la zone de protection de la montagne. Il souhaite créer une «ceinture verte» autour du mont Royal, c’est-à-dire une zone protégée pouvant aller «jusqu’à 500 mètres» qui imposerait des règles de zonage, notamment sur la construction future d’immeubles, édifices ou tout autres projets.
Cependant la hauteur des immeubles et la largeur de cette ceinture verte seraient définies avec des consultations auprès «des architectes et des organismes comme Les amis de la montagne». Cette zone fonctionnerait sur le réflexe «mont Royal», c’est-à-dire que toutes les actions sur le mont Royal miseront sur «la protection et l’intégrité écologique» de celui-ci. «L’aménagement du territoire doit être fait en cohésion avec l’environnement», précise-t-il.
M. Coderre a réitéré son envie d’une densité «douce et intelligente». «On peut trouver des compromis, car on ne peut pas faire de développement économique sans développement écologique, et on ne peut pas faire de développement écologique sans développement économique. L’Hôtel-Dieu peut avoir plus de logement sociaux, mais il faut respecter l’histoire des lieux comme les sœurs le demandent. Et le Royal Victoria a besoin de mixité, c’est-à-dire en s’assurant qu’il y ait des espaces publics», explique M. Coderre. Le chef d’Ensemble Montréal assure que les vues du mont Royal seront protégées. «On peut avoir des immeubles signatures.»
En politique, il faut assumer. Les bottines suivent les babines. On ne peut pas dire les choses et ne rien faire pendant quatre ans. Les démarches d’inscrire le mont Royal au patrimoine de l’UNESCO n’ont pas été faites pendant les quatre dernières années.
Denis Coderre, candidat à la mairie de Montréal
Cohabitation des usages
La démocratisation des activités sportives comme le vélo de montagne ont des répercussions graves sur l’intégrité des milieux naturels de la montagne. «Le vélo de montagne est interdit, mais il faut aller plus loin car il y a des abus. Cela fragilise des milieux déjà en surdemande. On va travailler avec Les amis de la montagne sur la signalisation et la sensibilisation», a indiqué Valérie Plante pour sa part. La mairesse sortante ajoute que tout nouveau sport ou activité sur le mont devra respecter une stratégie de préservation, «l’un ne va pas sans l’autre».
M. Coderre s’engage à faire respecter l’interdiction de cette pratique quitte à solliciter le Service de police de Montréal (SPVM), «qui manque présentement d’effectif». Il aimerait aussi sécuriser les sentiers formels existant par de la signalétique ou des lumières et éliminer les sentiers informels qui fragmentent les milieux naturels.
En accord avec son réflexe «mont Royal», M. Holness privilégiera l’aménagement d’infrastructures sportives ailleurs que sur le mont. «Il y a d’autres lieux pour cela, la montagne, c’est pour préserver.»
L’organisme de conservation du mont Royal dit faire face à une augmentation de défis naturels comme avec l’agrile du frêne ou la spongieuse [chenille]. Les candidats se sont positionnés en faveur de moyens supplémentaires. «Il faut une approche curative face aux changements climatiques, et on va investir dans ce sens», a dit M. Coderre.
Marc Desjardins ne faisait pas partie de l’échange, car celui-ci a fusionné avec le candidat Holness. C’est ce dernier qui porte la parole cette union pour l’événement du soir.
Les priorités de la montagne
Bon nombre de candidats de Projet Montréal et de Mouvement Montréal à des postes de conseillers ou maires d’arrondissement ont signé l’engagement sur les cinq priorités. Valérie Plante, Denis Coderre et Balarama Holness font eux aussi partie des signataires.
- Le mont Royal, un bien commun : renouveler l’engagement envers la protection du mont Royal en reconnaissant son caractère distinctif et essentiel dans le paysage de la métropole. Réviser les hauteurs des immeubles et les distances séparatrices entre les immeubles pour protéger les vues vers et depuis la montagne.
- Restaurer le Royal Victoria : Il s’agit d’un site d’une grande qualité paysagère et architecturale. Préserver la propriété du sol au domaine public et agrandir le parc du mont Royal.
- Le poumon vert de Montréal : Adopter une stratégie pour rehausser l’intégrité des milieux naturels et des paysages par de la signalétique, une règlementation spécifique à la montagne et de la sensibilisation auprès des usagers. Augmenter les budgets aux projets de conservation et de restauration.
- Un lieu accueillant et sécuritaire : assurer une cohabitation harmonieuse entre les activités autorisées et les milieux naturels, ainsi qu’en aménageant des parcours conviviaux et sécuritaires. Rendre la montagne plus accessibles à tous et toutes, notamment via une offre de transport en commun et actif accrue.
- Concertation des pouvoirs publics et des citoyens : poursuivre la reconnaissance du lieu à titre de site du patrimoine mondial de l’UNESCO et s’assurer que tous projets d’envergures soient soumis à la participation citoyenne.