Des tests de dépistage rapide de la COVID-19 seront déployés dans certaines écoles de la province situées dans des zones chaudes. À terme, l’objectif est que toutes les écoles primaires puissent en utiliser.
C’est ce qu’a confirmé le ministre de la Santé Christian Dubé en mêlée de presse, mardi. Le directeur de la campagne de vaccination, Daniel Paré, sera responsable du déploiement.
Les tests seront utilisés dans 72 écoles où la quatrième vague frappe fort, comme Montréal-Nord, Saint-Michel et Parc-Extension, à Montréal, ainsi qu’à Chomedey, à Laval. «On privilégie Montréal présentement parce que c’est là que sont les éclosions», justifie M. Dubé.
Québec dispose d’environ 1,7 million de tests en entrepôt.
Manque «criant»
Fragilisé depuis des mois par des pénuries de personnel, le système de santé de la province est encore plus fragilisé qu’il ne l’était, s’est désolé Christian Dubé. «Jamais je n’aurais pensé, au début de l’été, qu’on aurait le problème de personnel que l’on a en ce moment», a-t-il avoué.
Comme ce fut pour l’Outaouais cet été, l’Abitibi verra l’une de ses salles d’urgence fermée au cours des prochains jours, a prévenu le ministre. La situation n’est pas reliée à la COVID-19, mais au manque criant de personnel.
Dans cette situation, le gouvernement préfère voir des salles d’urgences regroupées plutôt que de subir des bris de service. D’ailleurs, la reprise graduelle des chirurgies ne risque pas d’être affectée.
L’objectif du ministère de la Santé est qu’en mars 2023, la liste d’attente compte un maximum de 100 000 personnes. On en retrouvait 125 000 avant la pandémie.
«Avec les congés qu’on a donnés au personnel de santé cet été, on craignait d’avoir une augmentation du nombre de chirurgies en attente. Ça été le contraire: on a été capable de le garder relativement stable, environ au même niveau qu’au début de l’été», explique M. Dubé.
«Perte de contrôle»
Le système «craque», et on en a «perdu le contrôle», regrette le représentant de Québec solidaire en matière de Santé, Vincent Marissal. «Pour le moment, M. Dubé n’a pas de solution, à part que d’imposer du temps supplémentaire aux infirmières […] et de recourir systématiquement aux agences», a-t-il critiqué.
Au passage, il a ajouté que les tests rapides auraient dû être imposés dans les écoles «depuis des mois». «Comment ça se fait que, ce matin, on se retrouve avec un autre foutoir où les directions d’école, les profs, les parents ne savent pas sur quel pied danser?»
La chef de l’opposition officielle, Dominique Anglade, a abondé dans le même sens, rappelant que les libéraux souhaitent le déploiement de tests rapides depuis plus d’un an. «Ça aurait dû être déployé depuis longtemps et préparé durant le mois d’août, durant le mois de juillet. Donc, non, ça ne se passe pas très bien présentement», s’est-elle désolée.
Pour sa part, le Parti québécois a qualifié la situation de «cafouillage éhonté». «Ça a des conséquences, évidemment, sur le personnel qui est déjà surchargé dans les milieux scolaires. Pourquoi on n’a pas pris, par exemple, des journées pédagogiques pour former le personnel pour pratiquer ces tests-là, pour les administrer?»