Vaccination obligatoire: l’opposition veut des précisions sur les sanctions
Quelles seront les sanctions imposées aux employés du système de santé qui refuseront de se faire vacciner? C’est ce que cherchent à déterminer les trois partis d’opposition à la CAQ, au lancement de la commission parlementaire portant sur la vaccination obligatoire.
Les employés en contact pendant plus de 15 minutes consécutives avec les patients seront visés par cette nouvelle mesure. Tous les corps de métiers seront inclus, passant des ambulanciers aux médecins jusqu’aux préposés en CHLSD. Les travailleurs de la santé devront avoir reçu une première dose avant le 1er septembre, puis une deuxième d’ici le 1er octobre.
Reste à déterminer quelles seront les sanctions imposées aux récalcitrants. Interrogé sur le sujet en commission, le ministre de la Santé Christian Dubé a mentionné que son parti considérait une réaffectation d’abord, qui pouvait se transformer en suspension sans salaire dans le cas d’un refus persistant.
«C’est particulier de voir un gouvernement qui présente une annonce sur la vaccination obligatoire, mais qui n’a pas d’opinion sur ce qui va arriver à ceux qui n’acceptent pas de se faire vacciner, critique la porte-parole du Parti Libéral du Québec (PLC) en matière de Santé, Marie Montpetit. On veut que le ministre soit très clair sur ses intentions, parce que ça aura des conséquences.»
Les Libéraux ont affiché clairement leurs couleurs, en exigeant que tout le personnel de la santé, même les employés qui travaillent dans les bureaux, se voit forcé d’être vacciné. Le parti souhaite aussi que la vaccination soit obligatoire pour tous les autres employés gouvernementaux, incluant ceux de l’éducation, des services de garde et des campus collégiaux et universitaires.
Une commission parlementaire sur la vaccination obligatoire aurait dû être tenue en juin, estime le PLC.
Penser aux répercussions
Tout en étant pour la vaccination obligatoire du personnel de santé, Québec solidaire (QS) souhaite que les employés qui refusent de se faire inoculer soient transférés dans des départements oû leurs contacts avec les patients sont limités.
«Si les gens vaccinés quittent massivement le réseau de santé, on sera pas plus avancé, estime le nouveau porte-parole de QS en la matière, Vincent Marissal. Dans certains secteurs où le taux de vaccination conforme est assez élevé, il faut s’assurer de ne pas retourner des gens à la maison sans salaire.»
En ce qui a trait à la vaccination obligatoire en milieu scolaire, QS n’a toujours pas pris position.
Manque de «cohérence»
Ces deux partis d’oppositions de même que le Parti québécois (PQ), considèrent que l’instauration du passeport vaccinal aurait également nécessité une commission parlementaire.
«Une mesure comme le passeport ne peut pas demeurer pendant plusieurs années. Ça nous semble impensable que la société soit divisée par groupe, a réagi le porte-parole du PQ en matière de Santé, Joel Arseneau. Il peut y avoir des tensions quand des mesures sont implantés, on le voit en Europe.»
Au passage, le député des Îles-de-la-Madelaine a accusé la CAQ de ne pas avoir rendu publique toute l’information qu’elle dispose quant à la vaccination obligatoire.
«On a toujours demandé au gouvernement de dévoiler les avis scientifiques […] ce qu’il hésite toujours à faire et qui est malheureux, déplore-t-il. Est-ce que le Dr Arruda a de l’information qu’il devrait annoncer à l’opposition, à la population, et surtout aux employés visés?»
L’absence du Barreau du Québec lors de la commission parlementaire a été déplorée par les trois partis. Finalement, l’organisation produira un mémoire qui sera transmis à la commission.