Cadre budgétaire préélectoral: déséquilibre de 311 M$ à Montréal
La Ville de Montréal présente un premier cadre budgétaire préélectoral. Selon l’administration Plante, il manque plus de 311 M$ pour équilibrer les finances de la Ville.
«Les candidats à la ville de Montréal ont toutes les informations en main pour ajuster leurs promesses électorales. On met fin aux mauvaises surprises post-électorales», précise le président du comité exécutif et responsable des finances de la Ville de Montréal, Benoit Dorais.
Ce tout premier cadre budgétaire préliminaire est décrit comme un «aperçu de la nature des défis budgétaires auxquels l’administration devra faire face au cours des prochaines années». C’est une photographie au 30 juin 2021, ajoute le directeur général de la Ville de Montréal, Serge Lamontagne,
Ce 311 M$ n’est pas le déséquilibre le plus important auquel la Ville ait dû faire face. L’année 2020 avait posé le défi de retrouver 492,4 M$, en partie résorbé par une aide de Québec. En outre, toutes les années de 2010 à 2014 dépassaient ce seuil de 311 M$ à la fin du mois de juin.
Le directeur général de la Ville de Montréal, M. Serge Lamontagne, se veut rassurant, car «toutes les administrations ont réussi à retrouver l’équilibre».
«Ce budget prévoit les éléments de dépenses et de revenus pour les années à venir. C’est le premier cadre budgétaire de la Ville de Montréal. J’invite la population à s’approprier ce document pour connaître l’état des finances et faire un choix éclairé pour les prochaines élections. On met fin aux mauvaises surprises post-électorales.»
Le président du comité exécutif et responsable des finances de la ville de Montréal, Benoit Dorais.
Sans surprise, le poste de revenu principal est la taxation, qui prévoit une augmentation de 104 M$ pour l’année 2022. Il est d’ailleurs prévu que les taxes augmentent de 2% par an jusqu’en 2024. Si un candidat venait à promettre un gel des taxes fiscales sur trois ans, c’est près de 183 M$ d’autres revenus qu’il faudrait aller chercher, selon le document.
Le poste de dépense majeur, lui, est la rémunération, à la hauteur de 2,6 G$. Ce qui représente une augmentation de 83 M$ pour 2022, due aux négociations des conventions collectives.
La vérificatrice générale écartée
Lorsque l’administration Plante a succédé à celle de Denis Coderre, la nouvelle mairesse avait fait une sortie publique pour déplorer un «manque à gagner» de 358 M$ dans les finances de la Ville.
Sous la pression de l’opposition, qui avait demandé un Bureau indépendant du budget pour analyser les finances de la Ville en janvier 2018, l’administration de Valérie Plante avait préféré donner ce mandat d’audit du rapport préélectoral à la vérificatrice générale.
La Ville a cependant retiré ce mandat de la vérificatrice générale en novembre 2020, invoquant «les impacts de la crise sanitaire et le manque de ressources humaines et de systèmes adéquats pour supporter l’exercice». Le président du comité exécutif et responsable des finances, Benoit Dorais, soutient toutefois que ce rapport préélectoral fait preuve d’une «transparence sans précédent».