Montréal sera la ville avec le plus de jours de chaleur extrême, prédit un rapport canadien
Dans son rapport Le Canada dans un climat en changement : Enjeux nationaux, publié lundi, la comparaison avec six autres grandes villes canadiennes concernant le nombre de jours annuel avec des chaleurs extrêmes montre que Montréal est la ville qui sera le plus touchée par ces épisodes dans le futur.
Selon un scénario de fort réchauffement mondial lié aux émissions de GES, le rapport prévoit qu’il y aurait environ 75 jours de chaleur extrême dans la métropole québécoise, contre 62 à Toronto, 20 à Vancouver et 45 à Calgary.
Montréal est actuellement en avertissement chaleur jusqu’à mardi.
Un déficit d’adaptation du Canada
Dans son rapport sur la capacité d’adaptation du pays aux changements climatiques, Ressources Canada constate que les pans économiques, environnementaux et sociaux du Canada seront tous touchés, à commencer par les coûts économiques liés aux événements météorologiques et les chaleurs extrêmes.
Ressources Canada a rassemblé plus de 200 experts pour faire une évaluation sur les rapports déjà existants concernant les changements climatiques. L’organisme public a pu regrouper les différents enjeux nationaux qui seront touchés par le réchauffement, mais aussi les conséquences directes sur les Canadiens.
«Les conclusions principales du rapport montrent que les changements climatiques ont des impacts sur les infrastructures, la santé, la culture et l’économie de collectivités canadiennes de toutes tailles, représentant ainsi une menace pour les écosystèmes du Canada et les services essentiels qu’ils fournissent, notamment l’accès à l’eau douce. Comme ces impacts persisteront et s’intensifieront au fil du temps, il est urgent d’agir pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et accroître la résilience aux changements climatiques grâce à des mesures d’adaptation.»
Rapport de Ressources Canada
L’adaptation pour réduire les impacts du réchauffement
Le rapport précise qu’investir dans de telles mesures d’adaptation et de réduction des risques est rentable, puisque «chaque dollar dépensé pour la réduction des risques a généré, en moyenne, 5,60 $ en avantages».
«En l’absence de nouvelles mesures d’adaptation, les données probantes disponibles suggèrent que les changements climatiques auront un impact négatif sur le taux de croissance économique au Canada et entraîneront des conséquences économiques négatives pour la foresterie, les régions côtières, la région des Grands Lacs (associées à de faibles niveaux d’eau), la santé publique et les stations de ski au Québec et en Colombie‑Britannique.»
Ressources Canada
Il y a donc urgence, souligne le rapport. Cette urgence est particulièrement évidente lorsque les risques climatiques actuels ne sont pas gérés de manière adéquate et lorsque les décisions d’investissement prises aujourd’hui ont des implications qui s’étendront sur de nombreuses décennies : par exemple, les décisions concernant les infrastructures, la gestion des forêts et la restauration des mines.
Le Canada a un réservoir d’eau parmi les plus conséquent de la planète, mais les changements climatiques vont apporter leur lot de complications comme «une réduction de la disponibilité de l’eau et une augmentation de la fréquence des sécheresses, en particulier dans le sud des Prairies et à l’intérieur de la Colombie-Britannique, des précipitations extrêmes contribuant aux inondations et des épisodes plus nombreux de prolifération d’algues nuisibles.»
Économiquement, les coûts liés aux évènements météorologiques sévères sont en augmentation. «Dans le cadre de scénarios à fortes émissions sans nouvelles mesures d’adaptation, les coûts économiques dans certains secteurs et régions pourraient s’élever à des centaines de millions, voire des dizaines de milliards de dollars par an d’ici les années 2050, et encore plus d’ici la fin du siècle.» (TRNEE, 2011)
Dans son plan de rapports débuté en 2016, la prochaine étape verra l’étude des changements climatiques sur les régions nommée Rapport sur les perspectives régionales.