Les paramédics d’Urgences-santé, qui desservent le territoire de Montréal et de Laval, entameront à minuit une grève d’une durée indéterminée. Sans contrat de travail depuis la fin mars 2020, quelque 1060 paramédics réclament notamment du gouvernement québécois des ajustements salariaux, l’ajout d’une prime monétaire pour ceux qui œuvrent dans les secteurs où il y a plus d’appels, ainsi qu’une bonification du régime de retraite.
Comme les paramédics représentent un service essentiel, les services de transport en ambulance seront maintenus. Toutefois, divers moyens seront mis en place pour faire pression sur l’employeur.
«On va quand même répondre à tous les appels sans exception, indique le président du syndicat du préhospitalier – CSN, Réjean Leclerc. On voulait éviter la grève, mais on n’a pas le choix. Il n’y a eu aucune rencontre [avec l’employeur] depuis janvier. Ce n’est pas normal. À tous les mois, on interpelle l’employeur. Ils disent qu’ils n’ont pas de mandat du Conseil du trésor. Donc, il ne veulent même pas nous rencontrer».
Pour ce qui est du régime de retraite, le syndicat souhaite que la source de contribution soit élargie. Si l’employeur et les syndiqués contribueraient à parts égales au régime de retraite, les paramédics souhaiteraient que la contribution s’effectue également lors des heures supplémentaires.
Les syndiqués exigent également des ajustements salariaux pour ce qui est du temps supplémentaire.
«On en fait beaucoup et là, on veut que ça cesse. La façon que ça va cesser est de demander que le temps supplémentaire soit payé à plus haut pourcentage pour ainsi favoriser l’embauche», souligne M. Leclerc.
Un des moyens de négociations qui risque d’avoir le plus d’impact, selon ce dernier, est que les paramédics ne procéderont plus à la facturation pour les transports en ambulance. M. Leclerc estime que les ambulanciers répondent à environ 370 000 appels par année et que chaque transport entraîne normalement une facture de 175$ à 200$.
Services maintenus
Pour les transports inter-établissements, les paramédics ne se déplaceront pas à l’intérieur d’un établissement du réseau de la santé. Le transfert des patients s’effectuera aux entrées prévues à cet effet dans les centres hospitaliers.
«Pour les patients qui sont stables, dont la vie n’est pas en danger, on va attendre que quelqu’un vienne en prendre charge à l’entrée de l’hôpital alors qu’à l’habitude, on allait les porter directement dans leurs lits. Mais les patients en CHSLD et les patients instables, on va continuer d’aller les porter dans leurs lits», précise M. Leclerc.
Approuvée par le Tribunal administratif du travail (TAT), la grève prévoit une escalade des moyens de pression à compter du 13 septembre. Si un accord n’est pas trouvé d’ici cette date, le retour des escortes médicales cessera lorsqu’il n’y aura pas de patient à bord du véhicule ambulancier.
Néanmoins, les retours au centre hospitalier d’origine de l’incubateur et de l’équipe médicale spécialisée en néonatalogie lors d’un transfert seront effectués comme à l’habitude.