La Chambre de commerce de l’est de Montréal (CCEM) amorce une vaste réflexion stratégique sur le devenir récréotouristique de l’est de Montréal. Les questions d’accès au territoire, de décontamination et de protection des milieux naturels sont mises de l’avant sur le plan environnemental.
Cette consultation permettra faire un inventaire des actifs en matière récréotouristique dans l’est de Montréal. L’objectif est d’identifier ce qui pourrait être développé et les nouveaux projets qui pourraient être mis de l’avant, explique la présidente-directrice générale de la CCEM, Christine Fréchette.
«On veut collaborer à l’élaboration d’une vision commune et rassembleuse et permettre à nos principaux actifs récréotouristiques d’être mis en lumière, promus et connus.»
Elle mentionne plusieurs lieux patrimoniaux ou naturels dans l’est de Montréal, comme le parc Frédéric-Back dans l’arrondissement de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension, une ancienne carrière et un site d’enfouissement dont la transformation a été amorcée en 1995.
Mme Fréchette souhaite également développer une offre commerciale qui permettra de retenir davantage les millions de visiteurs qui vont au Parc olympique chaque année.
Un événement y est d’ailleurs prévu en début d’automne et la CCEM aimerait profiter de l’occasion afin de présenter les résultats de la consultation et d’identifier «des voies d’avenir».
Enjeux environnementaux
Interrogés au sujet de cette consultation, le directeur général du Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal), Emmanuel Rondia, et le directeur des relations gouvernementales d’Équiterre, Marc-André Viau, font de la protection des milieux naturels et l’accès aux espaces verts des enjeux prioritaires.
«Globalement, on a tout à gagner à développer ce potentiel récréotouristique. Ça peut transformer l’image qu’on peut avoir encore de certains secteurs de l’est qui sont encore très industriels et peu conviviaux pour la population», indique M. Rondia.
M. Viau souhaite de son côté s’assurer que l’offre récréotouristique soit accessible en transport collectif.
«Si elle accessible principalement en automobile, on n’est pas plus avancé. On crée alors des conditions pour des problèmes de circulation et de gaz à effets de serre.»
En plus du REM et de la ligne bleue, Mme Fréchette croit que les navettes fluviales dans le secteur répondront à ce besoin.
«La navette fluviale est à la fois un élément pratique, parce qu’elle permet aux gens de se déplacer entre Pointe-aux-Trembles et le centre-ville, mais également récréotouristique».
Toujours concernant la question des espaces verts, M. Viau et M. Rondia mentionnent tous deux le dossier du Golf Métropolitain d’Anjou, sujet de dispute entre l’administration de l’arrondissement et la Ville de Montréal.
Le conseil d’arrondissement d’Anjou a adopté un projet de règlement pour modifier le zonage de l’endroit, afin de permettre à une entreprise de haute technologie de s’y installer. Craignant de voir l’est de Montréal perdre un espace vert d’importance, la Ville-Centre n’a pas donné suite à la demande d’Anjou.
«Le parc nature du bois d’Anjou fait partie des réseaux des grands parcs, mais il est non aménagé et non ouvert au public, explique M. Rondia. À côté, il y le Golf Métropolitain, et si on combine ces deux espaces, on aurait un parc d’une grande envergure qui permettrait de desservir autant les populations de Rivière-des-Prairies, d’Anjou et même de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve.»
Même son de cloche du côté d’Équiterre qui voit d’un mauvais œil cette demande de changement de zonage.
«C’est extrêmement problématique de vouloir gruger des espaces verts existants au lieu d’aller faire le travail dans des zones qui devraient être décontaminées si on veut installer des secteurs commerciaux ou industriels.»
De leur côté, la CCEM n’a pas pris position sur le débat entourant le Golf Métropolitain d’Anjou, mais selon Mme Fréchette, «le golf est décontaminé à un certain niveau, mais pas suffisamment pour en faire un parc ou une zone résidentielle.»