Élections municipales: les priorités concernant l’environnement
L’accès, la protection et la création d’espaces verts, ainsi que le développement du transport collectif et actif, demeurent les enjeux environnementaux prioritaires pour la métropole, selon deux groupes écologistes.
C’est ce qui ressort d’une discussion avec Équiterre et le Conseil régional de l’environnement de Montréal (CRE-Montréal), interrogé par Métro à quelques mois du déclenchement des élections municipales.
Le directeur des relations gouvernementales d’Équiterre, Marc-André Viau, croit que les enjeux environnementaux seront au rendez-vous dans cette campagne, puisque selon lui, c’est une préoccupation des Montréalais, lesquels souhaitent des milieux de vie de qualité.
Du côté du CRE-Montréal, son directeur général Emmanuel Rondia, mentionne d’entrée de jeu les plans qui ont été annoncés ou qui sont en cours de réalisation, comme celui du climat, dont l’objectif principal est que la Ville de Montréal soit carboneutre d’ici 2050.
«On veut des engagements des partis pour s’assurer que ces plans soient mis en œuvre et que cela débouche sur des actions concrètes dans les prochaines années.»
M. Rondia fait aussi référence au Plan d’urbanisme de Montréal, dont la dernière mise à jour remonte à 2004, un outil important dictant le développement de la métropole pour plusieurs décennies.
«C’est un gros chantier qu’on va suivre de près sur lequel la Ville devra mettre pas mal d’efforts et consulter la société civile.»
Milieux naturels et espaces verts
La pandémie a été un révélateur important de plusieurs besoins des Montréalais. L’un d’eux concerne l’accès aux espaces verts.
La protection de milieux naturels et la création de parcs et d’espaces verts sur l’ensemble de l’île est donc une priorité pour Équiterre et CRE-Montréal.
À titre d’exemple, M. Viau cite le plan directeur du parc Jean-Drapeau annoncé récemment.
«Ce projet va dans la direction demandée par les Montréalais, c’est-à-dire d’avoir accès à des grands espaces verts aménagés et sécuritaires, qui leur permettent de pratiquer un sport, faire du vélo, de la marche. On a besoin d’avoir ça.»
Outre l’accès, il rappelle que les espaces verts jouent un rôle dans la réduction des îlots de chaleurs et dans l’amélioration de la qualité de l’air.
Transport collectif et actif
Un autre défi ayant été révélé par la pandémie touche les déplacements. Selon M. Rondia, une fois celle-ci terminée, il va falloir convaincre les gens à réutiliser les transports collectifs de façon massive.
Si plusieurs projets de transports collectifs sont actuellement sur la table, Équiterre veut s’assurer qu’ils répondent réellement aux besoins des secteurs desservis.
«Les gens de ces secteurs doivent être consultés et doivent adhérer à ces projets», précise M. Viau.
Il constate qu’il y a encore trop d’autos à Montréal « et la croissance du parc automobile ne semble pas vouloir s’inverser».
À cela s’ajoute la livraison de biens de consommation qui a explosé avec la pandémie, une nouvelle habitude qui risque de demeurer, selon lui.
Afin d’encourager les gens à se procurer des autos électriques, M. Viau est convaincu que la Ville de Montréal peut jouer un rôle.
«Le municipal doit s’assurer que dans les constructions neuves, on ait des bornes de recharge électrique et qu’elles soient accessibles.»
Il y mentionne également «l’exemplarité» de la Ville qui démontre une volonté vers l’électrification de son équipement lourd, «comme les camions de pompiers.»
Enfin, il croit que l’offre de vélos électriques en libre-service peut contribuer à réduire le parc automobile.
«Il y a des gens des quartiers plus excentrés qui peuvent venir au centre-ville avec ce type de vélos. Ils ne seront pas découragés par la distance.»
En vue des élections
CRE-Montréal travaille actuellement à établir leurs recommandations et leurs demandes pour les partis se présentant aux élections. Le document devrait être prêt d’ici le mois de mai.
«On devrait aussi organiser un débat à l’automne avec les candidats sur les questions de l’environnement et de l’aménagement du territoire», indique M. Rondia.
En tant qu’organisme non partisan, Équiterre ne fera pas de recommandations aux candidats, mais «on s’empêchera pas de commenter certains dossiers actifs, comme celui du golf d’Anjou ou encore, celui de Dorval», affirme M. Viau.
Équiterre souhaite exposer ces enjeux et outiller la population pour qu’elle ait une bonne compréhension des propositions faites par les candidats.