Le syndicat des employées et employés de la Ville de L’Île-Perrot (STTVIP) aurait voulu être davantage consulté concernant la réorganisation des postes des employés municipaux. La Ville, quant à elle, se défend, affirmant avoir écouté les travailleurs à divers moments du processus. Mais elle ne compte pas reculer sur le projet dans sa forme actuelle.
Les employés municipaux ont été consultés au moyen de questionnaires et de deux rencontres depuis 2018, ce qui est insuffisant selon la présidente du syndicat, Marie-France Groulx. Elle aurait préféré accompagner la Ville tout au long du processus.
«On a rempli un questionnaire, mais après on n’a plus jamais entendu parler de cette réorganisation-là, affirme Mme Groulx. Il y a des employés qui ont énormément d’années d’expérience dont l’apport aurait été énorme.»
Les deux partis s’entendent sur le fait qu’il y a un besoin de changements dans l’organisation du travail. «On reconnait qu’il y avait un travail à faire, mais on aurait aimé le faire ensemble», soutient la syndicaliste.
La Ville répond
L’Île-Perrot s’est tournée vers des firmes externes afin de définir les changements à effectuer. Elle défend ce choix en affirmant qu’elles ont travaillé avec les employés.
«Les firmes sont allées sur le terrain et ont rencontré les employés pour prendre connaissance du processus et des façons de faire, mentionne Élisabeth Guilbault, directrice des ressources humaines à la Ville de L’Île-Perrot. Les employés concernés ont été consultés.»
La municipalité compte offrir à ses salariés la possibilité de choisir un poste parmi ceux qui seront créés. L’automatisation des usines de filtration et d’épuration d’eau est également au programme.
Elle espère ainsi économiser jusqu’à 200 000$ par année, notamment avec l’octroi à l’externe du contrat de conciergerie, ce que dénonce le syndicat, qui craint une baisse de salaire pour les quatre concierges concernés.
La Ville réitère que personne ne perdra son emploi ni verra son salaire diminuer à travail égal après la transition.
Négociations
La première rencontre de négociations entre le syndicat et la Ville est prévue pour le 7 décembre afin d’établir, notamment, les salaires liés aux postes créés.
Le syndicat aimerait collaborer avec la Ville sur certains points du projet. «On veut collaborer, c’est certain, on n’a pas le choix, indique Mme Groulx. Mais on veut de la flexibilité et de l’ouverture de la part du conseil.»
Ce dernier affirme ne pas vouloir modifier les grandes lignes du projet dans sa forme actuelle.
«On va aller négocier pour parler des horaires, des conditions de travail et du salaire, mais les décisions qu’on a prises nous appartiennent et on ne reculera pas sur le projet de réorganisation jusqu’à maintenant», précise Élisabeth Guilbault.
Les négociations se poursuivront pendant un maximum de trois mois, après quoi un arbitre tranchera si une entente n’est pas conclue d’ici là.
50
La réorganisation des postes au sein de la Ville de L’Île-Perrot devrait affecter une cinquantaine de travailleurs.