Anxiété et 2e vague: les Québécois se sont moins tournés vers l’alcool
Un sondage d’Éduc’alcool constate une nette diminution du nombre de Québécois buvant de l’alcool pour réduire leur anxiété durant la 2e vague de pandémie. Et ce n’est pas la seule bonne nouvelle.
En effet, en avril et en mai dernier, près de 3 Québécois sur dix avaient augmenté leur consommation d’alcool pour réduire l’anxiété et le stress liés à la pandémie. De 28%, ils ont significativement baissé à 17%.
C’est ce que conclut Éduc’alcool. Après avoir dressé le portrait de la consommation d’alcool des Québécois en mars et avril, l’organisme a fait réaliser par CROP un troisième sondage pour le mois de novembre.
«Le grand étonnement c’est qu’on s’attendait à ce que la situation se soit détériorée», explique à Métro Hubert Sacy, directeur général de l’organisation.
Finalement, les choses sont demeurées très stables.
«Alors oui, la vie n’est pas rose mais on s’attendait à pire», ajoute-t-il.
Pandémie et alcool
Est-ce que la seconde vague de la pandémie de COVID-19 a entraîné une augmentation de la consommation d’alcool chez les Québécois? La réponse est non.
Les deux tiers des Québécois, qu’ils soient buveurs ou abstinents, n’ont pas changé leur niveau de consommation, indique le sondage.
En novembre, 8 Québécois sur 10 n’ont pas augmenté (67%) leur consommation d’alcool, contre 2 sur 10 l’ayant un peu (17%) ou beaucoup (3%) augmentée. Certains l’ont même diminuée (13%).
«Les gens se sont habitués à leur nouvelle réalité. Une routine s’est installée et les Québécois ont rééquilibré leur vie.»
-Hubert Sacy, directeur général d’Éduc’alcool.
Enfin, si l’on compare à mai dernier, les épisodes de consommation excessive ont également peu bougé en novembre. Ainsi les deux tiers des Québécois n’ont pas une seule fois dépassé les limites recommandées de 2 à 3 verres par jour pour les femmes, et 3 à 4 verres pour les hommes.
On peut toujours mieux faire
Cela dit, même s’ils n’ont pas augmenté leur consommation, 22% des consommateurs ont encore franchi les limites recommandées au moins deux fois au cours du mois, déplore M. Sacy.
«Même s’il n’a pas augmenté sa consommation, quelqu’un qui dépassait déjà les limites demeure un consommateur excessif», commente le directeur général d’Éduc’alcool.
Boire en temps de pandémie n’est d’ailleurs pas la meilleure idée qui soit, selon lui.
«L’abus d’alcool affaiblit le système immunitaire. C’est la dernière chose que l’on souhaite en temps de pandémie face à un virus aussi violent que la COVID-19».
-Hubert Sacy, directeur général d’Éduc’alcool.
Selon le directeur, les grands consommateurs excessifs québécois, quoique très minoritaires, demeurent toujours un sujet d’inquiétude.
«Ce sont eux qui sont les plus à risque de voir leur consommation d’alcool nuire à leur santé et qui seraient sujets à développer des dépendances».
Qui a bu le plus?
Les Montréalais, les jeunes de 18 à 34 ans, et les plus fortunés, sont les plus nombreux à avoir augmenté leur consommation d’alcool.
Ils le font principalement pour chasser l’ennui ou chercher à s’occuper (27%). Ou bien parce qu’ils disposent de davantage de temps pour consommer (26%).
Les Québécois ayant subi un changement de situation d’emploi, et ceux davantage affectés psychologiquement, sont également plus nombreux à augmenter leur consommation.
Le sondage montre que ceux qui boivent moins ont réduit leur consommation car les bars et restaurants sont fermés. Ou bien parce qu’ils sont des buveurs sociaux qui ne consomment qu’en compagnie de parents ou d’amis.
Les Québécois sont en outre plus nombreux à avoir réduit leur consommation pour des raisons de santé: le double depuis le printemps, passant de 10 à 19%.
Finalement, ils sont moins nombreux à avoir participé à un apéro ou à un souper virtuel avec des parents et des amis au cours du dernier mois. Ils sont 44% contre 49% en mai.
Notons que 31% des Québécois n’ont pas du tout bu d’alcool en novembre.