Un Canadien sur cinq sera affecté par une maladie mentale pendant sa vie, selon les chiffres officiels. Lorsqu’une personne reçoit un diagnostic de dépression ou d’anxiété et commence une médication et/ou une psychothérapie, le soutien de l’entourage joue un rôle essentiel.
Voici quelques conseils fournis à Métro par Valérie Losier, psychologue à la Clinique d’anxiété de Montréal, pour accompagner les malades dans leur démarche vers la guérison et briser leur isolement.
S’informer et comprendre la dépression et l’anxiété
L’anxiété est un mélange «d’émotions intenses, de pensées intrusives, de symptômes psychologiques et physiques» qui peuvent nuire au quotidien et au bien-être des personnes qui en souffrent. Il en existe plusieurs types, comme le trouble de panique, le trouble d’anxiété généralisé, la phobie sociale ou le trouble obsessionnel compulsif. Même s’il y a des caractéristiques communes à l’anxiété (peur de mourir, accélération du rythme cardiaque, tremblements, etc.) chaque personne la vit de façon unique.
Les personnes atteintes de dépression subissent également des symptômes psychologiques (grande tristesse, perte d’intérêt, culpabilité ou sentiment d’échec, perte de l’estime de soi, difficultés à se concentrer et à prendre des décisions, irritabilité, voire agressivité, indifférence affective et parfois pensées suicidaires), mais aussi physiques (fatigue, problèmes de sommeil, changement de l’appétit, douleurs physiques, diminution de l’intérêt sexuel, manque d’énergie ou agitation).
Sachez que les traitements sont efficaces et que des alternatives complémentaires, telles que la méditation, les exercices de respiration, une alimentation saine, les groupes de soutien et les activités physiques, soulagent.
Être empathique et témoigner de son affection
- Sachez accueillir la détresse du malade;
- N’hésitez pas à prendre la personne dans vos bras si elle est consentante;
- Dites à votre proche que vous l’aimez et qu’il peut compter sur vous en tout temps;
- Affirmez votre soutien inconditionnel par des mots réconfortants;
- Prenez la souffrance au sérieux.
Être à l’écoute
- Ayez une attitude ouverte, douce et patiente;
- Ne jugez pas;
- Encouragez la personne à parler de sa souffrance et de ses craintes;
- Maintenez un contact visuel lors des discussions;
- Demandez régulièrement comment la personne va, sans la harceler de questions;
- Discutez pour savoir ce qui pourrait diminuer sa souffrance;
- N’évitez pas certains sujets de conversation, car il ne faut pas que le malade ressente une honte à parler de sa détresse;
- Si votre proche est dépressif, évaluez le risque de suicide et agissez rapidement.
Être tolérant
- Si une personne se montre agressive, ne répondez pas par de l’agressivité;
- Adaptez-vous aux sautes d’humeur qui sont courantes chez les personnes dépressives;
- Ne prenez pas les attaques personnellement;
- Préparez-vous au rejet;
- Pardonnez.
Rassurer et respecter
- Encouragez la personne à chercher de l’aide professionnelle;
- Favorisez l’intimité pour rassurer le malade et instaurez une relation de confiance;
- Offrez votre aide spontanément;
- Respectez ses limites;
- Soyez raisonnablement positif.
Progresser
- Valorisez la personne en soulignant ses qualités, ses réussites, son utilité;
- Stimulez la personne et proposez des activités lorsque le bon moment se présente;
- Faites renaître l’espoir et l’estime de soi;
- Aidez une personne anxieuse à s’exposer graduellement aux situations anxiogènes;
- Renforcez le moindre progrès.
Des comportements qui aggravent la dépression et l’anxiété
Certains mots peuvent blesser et aggraver la souffrance d’une personne dépressive ou anxieuse.
- Banaliser et minimiser la souffrance: «je connais des tas de gens qui font des petites crises d’angoisse, comme toi»;
- Critiquer la personne: «tu fais vraiment dramatique»;
- Faire des reproches: «tu es égoïste, tu ne penses qu’à toi»;
- Blâmer: «bouge-toi au lieu de traîner au lit tous les matins»;
- Se montrer moralisateur: «tu pourrais faire des efforts»;
- Donner des ultimatums: «si ça continue, je déménage»;
- Humilier: «tu as vraiment un problème»;
- Faire de l’humour déplacé, se moquer, semer le doute sur les médicaments prescrits;
- Mettre de la pression;
- Victimiser et avoir pitié de la personne;
- Éviter et ignorer le malade;
- Inciter une personne anxieuse à fuir une situation.
Enfin, lorsque vous soutenez une personne en difficulté, n’oubliez pas de prendre soin de vous, de ne pas vous culpabiliser et de reconnaître vos propres limites.
Plusieurs organismes qui œuvrent en santé mentale peuvent vous épauler, dont: