Une avenue nommée en l’honneur des Premières Nations dans le secteur de Lachine-Est
Le secteur de Lachine-Est a désormais son premier nom de rue et celui-ci sera d’origine mohawk. Nommée Skaniatarati, qui signifie «De l’autre rive», la nouvelle avenue évoquera l’appellation que donnent les membres de la communauté de Kahnawake à l’arrondissement.
Le dévoilement a eu lieu vendredi, à l’occasion de la Journée nationale des peuples autochtones. Les élus de l’arrondissement et les représentants du peuple de Kahnawake se sont réunis devant le plus ancien bâtiment de Montréal, la maison Le Ber-Le Moyne, pour souligner le début d’une collaboration visant à mettre en valeur les sites patrimoniaux autochtones.
«Nous avons le potentiel de faire de grandes choses ensemble, a indiqué la cheffe du Conseil de bande de Kahnawake, Kahsennenhawe Sky-Deer. La première étape est de reconnaitre le passé, de célébrer le présent et d’espérer un futur favorable.»
Un panneau explicatif sera affiché dans le parc du nouveau quartier résidentiel de la Jenkins pour que ses résidents sachent ce que le nom de l’avenue Skaniatarati signifie. La mairesse Maja Vodanovic juge nécessaire que la contribution des premières nations soit ainsi honorée et que les Lachinois prennent connaissance de l’importance de l’histoire locale.
Réfection
En plus du dévoilement de l’avenue Skaniatarati, l’arrondissement adopte une nouvelle mission pour son musée qui se concentrera sur l’histoire de la région, depuis les premières occupations amérindiennes jusqu’à notre époque.
«C’est l’occasion de redéfinir l’histoire entre nos nations, a soulevé la mairesse de Lachine, pour mettre de l’avant l’importante contribution des Mohawks à la construction du Canada moderne.»
La réfection de la Maison Le Ber-Le Moyen et du pavillon Benoît-Verdikt du Musée de Lachine sera entreprise grâce à un investissement de près de 5M$ de la ville-centre.
Un premier 815 000$ servira cet été pour les services professionnels permettant d’évaluer les besoins pour l’agrandissement. À la fin des travaux, prévue pour 2021, le musée sera ouvert durant les quatre saisons de l’année.
Partage
«Lachine et Kahnawake partagent les mêmes désirs quant à l’affirmation de leur culture, a souligné Mme Vodanovic. Nous voulons faire une offre culturelle sur nos deux rives, car il est possible de raconter notre histoire en créant un pôle commun et faire une histoire revisitée.»
En guise de premiers pas dans la direction de ce partage, Maja Vodanovic a remis à la cheffe Sky-Deer un tomahawk trouvé à Kahnawake en 1939 afin que cette relique puisse être éventuellement affichée dans leur centre culturel en attendant leur nouveau musée. Un livre lui a ensuite été offert renfermant les informations de tous les travailleurs autochtones ayant exercé à Lachine depuis 1913 jusqu’aux années 1950.
Pour sa part, Mme Sky-Deer a fait don à Mme Vodanovic d’un tambour d’eau communément utilisé lors de chansons sociales et symbolisant le fleuve entre les deux communautés.
«Avec le renouvellement des musées, a dit la Mohawk, nous aurons le potentiel de raconter nos cultures et notre histoire ensemble. Nous allons partager nos façons de faire et honorer mère Nature dans l’intérêt de nos générations futures.»
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, a aussi annoncé que la rue Amherst, qui traverse l’arrondissement de Ville-Marie, sera renommée Atateken. Cette appellation mohawk signifiant «frères et sœurs», symbolise la relation d’égalité entre chaque individu et s’inscrit dans cet hommage fait aux communautés autochtones.