Un marché solidaire près du métro Du Collège et un kiosque dans le quartier Hodge-Place Benoit sont les deux initiatives portées par le projet communautaire de distribution de légumes et de fruits dans Saint-Laurent. Cultures Urbaines pourrait ainsi implanter des produits frais dans des déserts alimentaires.
Enclavé par l’autoroute 40, la voie de chemin de fer et des zones industrielles, le quartier Hodge-Place Benoit est mal desservi par les épiceries. «Il faut au moins 20 minutes de marche pour en trouver une», souligne le chargé de projets chez VertCité, Nicholas Chevalier.
L’hiver dernier, plusieurs acteurs au sein du Comité des organismes sociaux de Saint-Laurent (COSSL) ont décidé de travailler ensemble pour améliorer la sécurité alimentaire de Place Benoit, qui compte 240 logements. Grâce au soutien financier du Programme de soutien à l’amélioration de l’accès aux fruits et légumes de la Direction régionale de santé publique, Cultures Urbaines est né, chapeauté par l’organisme VertCité.
Le kiosque, fait de boîtes de fruits et légumes précommandées par les résidents et d’un peu de vrac, sera présent dès la fin mai à Place Benoit. Les paniers seront à coût compétitif afin d’en permettre l’accès à la population à faible revenu du secteur.
La création d’un marché solidaire, à l’édicule nord de la station Du Collège, est également sur les rails. Sur le modèle de ceux situés à Sauvé, Cadillac et Frontenac, il serait fixe, ouvert cinq jours par semaine et proposerait une variété de produits en plus des fruits et légumes.
«Nous avons lancé un appel à projets pour un nouveau marché et VertCité a été retenu, indique le responsable du développement des Marchés publics de Montréal, Nicolas Fabien-Ouellet. L’avancement va bon train et nous travaillons avec le propriétaire des lieux [la Société de transports de Montréal].»
Ce projet étant encore préliminaire, la date d’ouverture n’est pas connue.
Agriculture urbaine
Le deuxième objectif de Cultures Urbaines est de valoriser les surplus issus de l’agriculture urbaine à Saint-Laurent. VertCité souhaite notamment mobiliser les familles des jardins communautaires afin que les légumes non récoltés ne soient pas perdus. Les jardins scolaires, peu actifs l’été, sont aussi une option envisagée.
«Nous avons aussi des producteurs locaux, comme les Serres du Dos blanc et La ligne verte [sur le toit du IGA Duchemin], qui sont intéressés à s’impliquer», précise Nicholas Chevalier.
Pour les paniers de Place Benoit, un grossiste situé sur la rue Stinson, l’entreprise familiale Botsis, garantira l’accès aux fruits et légumes aux personnes à faible revenu toute la saison.
Circuits courts
Le déplacement des légumes et fruits entre les lieux de production, les fournisseurs et les points de vente se fera en vélo.
«Nous avons tenté de nous associer à Bombardier pour la création d’une remorque adaptée, mais cela n’a pas abouti pour cette année», indique M. Chevalier, qui compte tout de même assurer le transport à bicyclette avec deux employés.
Desservir les deux pôles, et ce, à vélo est tout un défi. La gestion du gaspillage en sera une autre, d’où le choix de paniers en précommande.
Pour aider sur les marchés, des bénévoles seront mis à contribution. Toute personne pourra en effet devenir membre et obtenir un rabais sur les produits contre quelques heures de bénévolat.
«C’est un projet de mobilisation citoyenne, il s’agit aussi de créer des liens entre voisins, ce qui est un enjeu dans le contexte de changements climatiques», conclut M. Chevalier.
Pour plus d’infos
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