La terrasse de Chez Alexandre démantelée

La terrasse du restaurant Chez Alexandre, situé sur la rue Peel, dans le centre-ville de Montréal, a été démantelée sous surveillance policière jeudi après-midi.

Une douzaine de cols bleus et une voiture de police se sont présentés à l’établissement vers 15 h 30 et ont demandé au propriétaire Alain Creton de fermer sa terrasse, installée le long de son restaurant, étant donné qu’elle n’est pas conforme au règlement municipal.

M. Creton a d’abord refusé d’obtempérer. Les employés du restaurant ont ensuite formé une chaîne devant la terrasse. Deux autres voitures de police sont alors arrivées sur les lieux. Selon M. Creton, il y a eu une «légère bousculade». Lorsque des policiers ont saisi des chaises, le propriétaire a accepté de ranger son mobilier.

En entrevue avec Métro, M. Creton a soutenu qu’il a un «droit acquis» et que le règlement municipal est «lousse». Depuis quelques années, la Ville de Montréal oblige les restaurateurs à installer leur terrasse dans des espaces de stationnement sur la rue ou à l’extrémité d’un trottoir jugé suffisamment large. Selon le propriétaire, une largeur de près de deux mètres était à la disposition des passants sur le trottoir devant sa terrasse.

Le propriétaire, qui opère Chez Alexandre depuis 1977, affirme que son restaurant de tradition française «ne serait plus français» sans ce type de terrasse typique à ce pays. Il soutient que sa terrasse est sécuritaire et qu’elle ne dérange pas les personnes handicapées, comme les non-voyants et les personnes en fauteuil roulant.

Par ailleurs, il estime que «l’acharnement» de la Ville envers son établissement est «purement personnel». Selon lui, ses prises de positons au cours des 40 dernières années dans divers dossiers municipaux, notamment celui des parcomètres et du Grand prix de Montréal, se retournent contre lui. «Ça m’a certainement amené quelques animosités auprès de certains hauts fonctionnaires. Ils se sont dit: “le criss de Creton, ça fait 40 ans qu’il nous emmerde”», a-t-il déclaré à Métro.

Au début du printemps, le restaurateur avait lancé le mouvement «Occupons la terrasse» pour s’opposer à sa fermeture.

M. Creton dit souhaiter une entente à l’amiable avec la Ville.