De la COP21 aux Saoudiennes

Saudi women vote at a polling center during the country's municipal elections in Riyadh, Saudi Arabia, Saturday, Dec. 12, 2015. Saudi women are heading to polling stations across the kingdom on Saturday, both as voters and candidates for the first time in this landmark election. (AP Photo/Aya Batrawy) Photo: Aya Batrawy/The Associated Press

Je le consens, lire dans la même phrase la COP21 et Saoudiennes peut paraître bizarre, mais ce samedi 12 décembre 2015 l’histoire les a associés avec le mot espoir!

Qui aurait cru que cette COP21 se terminerait par un accord historique? Mettez dans la même salle les délégations de 195 pays aux intérêts antagonistes et demandez-leur de parapher un document qui vise à empêcher la disparition de leurs territoires pour les uns, mais qui risque d’augmenter de façon faramineuse les charges financières ou provoquer un ralentissement économique pour les autres, et vous allez voir que la chicane pogne rapidement.

Mais je ne sais pas quel esprit a permis à tous ces pays de sentir la gravité du moment. Est-ce l’émoi des attentats de Paris? Est-ce la multiplication des ravages naturels causés par le réchauffement climatique?

Comment la Chine, l’Inde ou le Brésil ont-ils accepté de jeter du lest aux dépens de leur développement? Comment les États-Unis se sont-ils engagés même avec des républicains plutôt climatosceptiques majoritaires au Sénat et à la Chambre des représentants? Comment l’Europe, qui traverse une crise financière monstre, accepte-t-elle d’en faire plus? Comment les pays producteurs des énergies fossiles se sont-ils alignés sur un monde qui veut en finir avec leur principale source de richesse?

Même si cet accord de Paris n’est pas parfait, qu’il ne règle pas tous les problèmes liés au réchauffement climatique et que les émissions de CO2 vont continuer d’augmenter, il faut noter que le monde l’a signé dans un consensus historique!

Dans la même veine, qui aurait cru que l’Arabie Saoudite wahhabite, un pays qui impose une apartheid institutionnalisé à ses femmes, allait un jour leur autoriser pour la première fois dans l’histoire de leur royaume de se présenter et voter à des élections?

Oui, l’Arabie Saoudite est encore un pays où la femme n’a pas le droit de conduire une voiture, de sortir seule dans la rue sans l’escorte d’un tuteur mâle et de se mélanger aux hommes dans les lieux publics.

Oui, le royaume wahhabite est le dernier pays du monde à donner le droit de vote aux femmes, mais il faut savoir que ce sont tous qui ne jouissent pas de tous leurs droits démocratiques. Les 284 conseils municipaux en jeu ce jour-là, des assemblées aux pouvoirs limités, sont les seules de l’Arabie Saoudite à être composées de représentants élus!

Et pourtant, dans ce climat hostile, sur les 900 candidates qui ont fait face à 6000 candidats, plusieurs Saoudiennes ont été déclarées élues comme conseillère municipale. La première s’appelle Salma bent Hizab al-Oteibi et elle a été élue au premier tour pour siéger au Conseil municipal de Madrakah, localité de la région de La Mecque, premier lieu saint de l’islam.

Toute la joie du monde se résume dans ce gazouillis hautement médiatisé de Hatoon Ajwad al-Fassi, activiste et professeure d’histoire à l’université de Roi-Saoud à Jeddah : «J’ai voté»!

https://twitter.com/HatoonALFASSI/status/675562642988249088

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