Kia Sorento: payez-vous donc le V6…

J’aurais bien voulu vous dire que le Kia Sorento, dans sa version de base avec moteur quatre cylindres, est ben, ben correct. En fait, il l’est, ben, ben correct. Mais dans sa livrée V6, l’utilitaire se comporte de façon tellement plus crémeuse que c’est à lui qu’ira votre préférence.
Si vous tirez une roulotte, vous n’hésiterez même pas : le V6 de 3,5 litres du Kia Sorento développe 276 chevaux et remorque jusqu’à 3 500 livres. Faites les comparaisons qui s’imposent et vous constaterez que rares sont les utilitaires dits compacts qui acceptent de tracter autant. Rares aussi sont les utilitaires compacts qui proposent une troisième rangée. Celle du Sorento n’est évidemment pas la plus généreuse en ville, mais au moins, elle est offerte.
Le V6, donc. La bonne nouvelle? Il n’est guère plus gourmand sur l’autoroute que le quatre cylindres de base : il nous a permis d’enregistrer du 7,7 L/100 km, ce qui est fort raisonnable. Certes, l’écart est plus important si l’on inclut les balades en ville. Après une semaine d’essai, notre combiné en Sorento V6 a indiqué 12,6 L/100 km.
Mais voilà, c’est le prix à payer pour une belle souplesse qui suffit à propulser les presque 1 900 kilos d’acier. Car à l’opposé, les 191 chevaux du 4 cylindres – qu’on retrouve aussi dans la sœurette Optima – sont limites. Les accélérations sont linéaires, mais les reprises sont sèches et sans profondeur. Qui plus est, la boîte automatique six rapports met du temps avant de s’ébranler.
Pourtant, cette transmission fait du très bon boulot avec le V6, transigeant les accélérations de façon instantanée et convaincante. Surtout, les variantes mieux nanties du Sorento livrent un meilleur confort et une plus grande stabilité sur la route. Au contraire, peut-être parce qu’il est plus léger, le Sorento de base souffre d’une suspension plus réactive, qui laisse tout sentir des chemins québécois défoncés. Ça tressaute et, en plus d’être inconfortable, c’est presque inquiétant dans les manœuvres serrées.
Un bon point : on peut annexer l’optionnelle traction intégrale tant avec le «petit» qu’avec le «gros» moteur. C’est une bien bonne chose, d’autant que ce dispositif s’amène avec le verrouillage manuel 50-50, pour prévenir les situations corsées plutôt que d’avoir à les guérir.
Dedans : deux personnalités
Côté style extérieur, c’est à la fois discret et passe-partout, mais réussi. De fait, si la silhouette du Sorento n’est pas très masculine, reste qu’elle est moderne et avenante.
Côté dimensions, on a droit à un utilitaire plus large que la moyenne, ce qui accorde un intérieur spacieux. Le cargo, une fois toutes les banquettes rabattues, accepte jusqu’à 2 052 litres – c’est légèrement plus que le Ford Edge, un utilitaire pourtant intermédiaire.
Selon les variantes du So-rento, l’habitacle a deux personnalités. De base, il se fait plutôt sombre, et les sièges de tissu (très ordinaire, ce revêtement) manquent de soutien. L’équipement est intéressant pour le prix (à partir de 24 000 $), parce qu’on obtient alors la radio satellite, les rétros, le volant et les sièges chauffants, de même que les phares antibrouillard et les essuie-glace dégivreurs (très fonctionnels, ceux-là). Mais bon, on a quand même l’impression de se trouver à bord d’un utilitaire compact.
Alors que si l’on se glisse derrière le volant des versions plus étoffées (qui peuvent atteindre les 40 000 $!), on se retrouve dans un utilitaire décidément plus luxueux, avec des sièges de cuir mieux rembourrés et vraiment très confortables. Enfin, les commandes prennent du galon avec le système de navigation et la climatisation bi-zone, le siège conducteur peut être ventilé, et le démarrage sans clé s’ajoute.
Un dernier bravo, celui-là pour le grand toit panoramique qui vient éclairer tout le monde à bord.
POUR
- Bon niveau d’équipement
- V6 crémeux et remorquage de 3 500 lb
- Versions plus luxueuses : de meilleure personnalité
- 3e rangée possible
- Vaste espace cargo
CONTRE
- Suspension qui cahote dans la version de base
- Sièges peu enveloppants dans la version de base
- Places arrière moins faciles d’accès que souhaité
Fiche technique
- Utilitaire mi-compact, mi-intermédiaire
- Moteur 1 : quatre cylindres de 2,4 litres pour 191 chevaux
- Moteur 2 : V6 de 3,5 litres pour 276 chevaux
- Boîte : automatique six rapports
- Traction : avant ou intégrale
- Direction : crémaillère
- Suspension : multibras arrière
- Cargo : 2 052 litres (banquettes rabattues)
- Fabrication : West Point, Georgie
- Prix : à partir de 23 995 $