Restaurants malpropres : Réaction de l’Association des restaurateurs
:«À peine 1% des inspections du ministère de l’Agriculture amène à des condamnations devant les tribunaux. On juge que le système est tout à fait efficace», soutient François Meunier de l’Association des restaurateurs du Québec. Selon lui, les délais devant les tribunaux sont toutefois trop longs.
«Le système judiciaire est tellement embourbé que ça peut prendre de 15 à 19 mois, des fois plus, avant de voir des contrevenants amenés devant les tribunaux. La population et l’industrie ne peuvent que voir négativement cette façon de faire», ajoute M. Meunier. Il faut dire qu’un commerçant peut contester une amende. Dans cette situation, la cause se retrouve alors en cour municipale qui fixe les dates d’auditions selon ses disponibilités.»
Vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l’Association, François Meunier souhaite que le ministère de l’Agriculture soit plus sévère envers les récidivistes de la malpropreté, eux qui causent un tort considérable à l’industrie. «Nous sommes en faveur de la mise en place d’un système de point d’inaptitude comme pour le permis de conduire. Il est clair pour nous que si on se retrouve continuellement condamné pour malpropreté générale, il y a peut-être lieu de penser que vous n’avez pas les aptitudes pour être en mesure de servir adéquatement votre clientèle. Selon nous, il faut arriver à vous éliminer du marché», mentionne-t-il.
Selon l’Association, il faudrait trouver une manière pour le ministère de l’Agriculture d’imposer un système de tarification supplémentaire. «Pourquoi les gens qui sont blâmés année après année ne sont pas condamnés à payer une surcharge considérant le travail supplémentaire qu’ils exigent aux inspecteurs?», se demande M. Meunier.
«Pour l’instant, il n’y pas de conséquence à part de payer des amendes devant les tribunaux. Nous on pense qu’on pourrait rajouter d’autres sanctions, soit qu’une personne perde son permis ou que les coûts rattachés à son obtention soient plus élevés pour les multirécidivistes», indique-t-il.
«Légalement, lorsqu’il y a récidive pour une même infraction et que cette rechute a eu lieu dans les deux ans de la déclaration de culpabilité pour la première infraction, le procureur ou le juge considérera ce facteur aggravant et pourra alors fixer un montant d’amende plus élevé pour la deuxième infraction et ainsi de suite», souligne la relationniste à la Ville de Montréal, Renée Pageau. Celle-ci assure que plus d’inspections de la Division de l’inspection des aliments de la municipalité ont lieu dans les établissements déjà visés.
Selon l’Association des restaurateurs du Québec, l’île de Montréal, compte 4858 commerces œuvrant dans le secteur alimentaire, comprenant entre autres des restaurants, des casse-croûte, des bars laitiers, des traiteurs et des boulangeries.
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