Recyclage des déchets électroniques: un secteur d'avenir
Chaque année, les Québécois se départissent de plus de 40 000 tonnes de produits électroniques (télés, ordinateurs, vieilles imprimantes…) dont la durée de vie moyenne est désormais d’à peine quatre ans. C’est l’équivalent en poids d’un troupeau de 6 000 éléphants.
Or chaque télévision (de 96 lb) mise à la poubelle coûte encore 35 $ pour être récupérée et recyclée de façon écologique, quand elle n’est pas envoyée directement à la décharge, comme près de la moitié des déchets électroniques. À qui la facture?
Métro a visité GEEP (Global Electric Electronic Processing), l’entreprise qui vient de remporter le contrat de valorisation des déchets électroniques de la Ville de Montréal et de ses six écocentres.
Sur le site de l’entreprise, GEEP, à Dorval, on trouve de tout, du grille-pain à la télé 50 po, en passant par de vieux terminaux bancaires de paiement, du matériel d’hôpital et même parfois des ordi-nateurs préhistoriques de type Commodore CPC-464! «Récemment, dans un de nos centres, j’ai vu le premier téléphone cellulaire, qui date des années 80. Il venait dans une grosse sacoche et se vendait à l’époque autour de 2 600 $», dit en rigolant Bruce Hartley, vp Développement des affaires chez GEEP.
L’entreprise reçoit plus de 200 camions-remorques de déchets électroniques par an à Montréal. Chaque produit est référencé avec un code-barre avant d’être évalué. S’il est en bon état, il pourra être reconfiguré et revendu. C’est le cas d’environ 50 % du matériel qui passe les portes de GEEP.
Données ultrasensibles à protéger
On met un soin particulier à effacer les données qui figurent sur les disques durs. En effet, peu de gens le savent, mais reformater son disque dur n’est pas suffisant pour effacer les informations confidentielles que peut contenir un ordinateur.
«C’est important de bien faire cette opération, car des groupes criminels se spécialisent dans la récupération des vieux disques durs pour y prendre vos données personnelles (numéros d’assurance sociale, de comptes bancaires…) et pouvoir, par exemple, contracter un prêt en votre nom.»
Les produits qui ne sont pas récupérables sont envoyés, déchiquetés et transformés à l’usine de Barrie, en Ontario. On récupère notamment les métaux précieux et le cuivre, mais aussi le plastique et l’aluminium, qui sont revendus.
«Pour obtenir une tonne de cuivre, il faut extraire 200 tonnes de minerai, alors qu’avec le recyclage il suffit de 14 tonnes de déchets électroniques. C’est moins dommageable pour l’environnement», indique M. Hartley.
Grâce à son nouveau contrat avec la Ville de Montréal, GEEP prévoit agrandir son site montréalais pour réaliser certaines opérations de déchiquetage dans la métropole, ce qui permettrait de créer une trentaine d’emplois tout en évitant de nombreux trajets en camion.