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L’ex-DG de Laval minimise son rôle

Photo: www.ceic.gouv.qc.ca

L’ex-directeur général de la Ville de Laval, Claude Asselin, s’est présenté comme un fonctionnaire soumis à l’ex-maire Gilles Vaillancourt, alors qu’il a continué à donner plus de détails mercredi, à la commission Charbonneau, sur le modus operandi du système de partage des contrats dans la municipalité.

L’homme de 69 ans a décidé de ne pas poser de gestes pour arrêter la collusion à Laval non pas parce qu’il avait peur de perdre son emploi ou son lien de confiance avec l’ex-maire Vaillancourt, mais pour des mesures «d’efficacité».

«C’était une petite partie de mon temps», a affirmé celui qui a été le plus haut fonctionnaire de la Ville.

Il a aussi expliqué qu’à l’époque les indices de collusion n’étaient pas aussi clairs que maintenant.

Modus operandi
Quelques fois par année, l’ex-maire Gilles Vaillancourt invitait Claude Asselin dans son bureau et lui demandait d’influencer un appel d’offres en faveur d’un entrepreneur.

«Je me tournais vers Claude DeGuise [le directeur du Service de génie] et je lui disais: le maire veut que tu fasses ça, mais ne dépasse pas les crédits, a-t-il raconté. Je ne me souviens pas qu’il ait eu des réactions spéciales.»

M. DeGuise n’aurait pas semblé surpris par la demande. Claude Asselin a dit ignorer comment son subalterne procédait pour répartir les contrats.

«Je l’ai appris à la commission», a-t-il lancé.

Autre chose qu’il a apprise en regardant les audiences: qu’il aurait demandé à Roger Desbois de remplacer Marc Gendron comme collecteur du 2% pour que Tecsult garde sa part de marché. Il a aussi nié avoir rencontré Lucien Dupuis de CIMA+ et l’ex-maire au Tennis 13, comme l’avait affirmé M. Dupuis lors de son témoignage.

«Ce n’est pas le cas», a-t-il lancé, indiquant qu’il n’avait jamais rencontré l’ex-maire et des ingénieurs pour discuter du partage des contrats.

Selon lui, la répartition des contrats se faisait d’elle-même lorsqu’il y avait un gros volume de contrats à distribuer. Le maire intervenait en période de rareté.

Il a aussi soutenu que le maire ne lui a pas demandé d’influencer les contrats en MOP (maîtrise d’oeuvre privée), mais il savait qu’il avait son mot à dire à propos du choix.

Claude Asselin a estimé que les quarts des contrats à Laval étaient obtenus en libre concurrence. Il a toutefois été incapable d’en nommer un.

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Des indices de collusions
Le procureur Paul Crépeau a exhibé un document démontrant la concentration de contrats qui ont été attribués près de l’estimation de la Ville, ce que plusieurs ont décrit comme un indice de la collusion. Dans les années 2000, entre 35% et 63% des contrats avoisinaient l’estimation de la Ville. Les années électorales étaient celles où la concentration était la plus importante.

En 2010, année où la collusion aurait disparu à Laval, seulement 5% des contrats étaient autour de l’estimation. En 2011, il n’y en avait plus aucun.

commission charbonneau

Claude DeGuise
Le plus haut fonctionnaire de l’administration lavallois a décrit M. DeGuise comme «un leader exigeant avec son personnel», au «caractère prompt». Plusieurs témoins l’avaient décrit comme quelqu’un de «bipolaire» et très caractériel.

Des plaintes ont d’ailleurs été déposées, dont une par Yves Robillard. Claude Asselin a toutefois indiqué qu’il ne se souvenait pas du tout de la plainte.

Il a aussi raconté que lors de son passage aux «Ponts nationaux», une centaine de griefs ont été déposés contre M. DeGuise.

Selon le témoin, il n’a jamais tenté d’influencer son remplaçant, Gaétan Turbide, pour qu’il garde Claude DeGuise au sein de son administration.

Pause estivale
Les audiences de la commission Charbonneau seront suspendues après le témoignage de Claude Asselin et reprendront le 3 septembre, après une pause estivale.

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