ComicCon: le cosplay, célébration ou appropriation culturelle?
C’est la coutume à chaque ComicCon. Des milliers de participants enfilent des costumes, et se présentent en personnages de fiction. Comme certains personnages présentent des éléments associés à certaines cultures, notamment le kimono nippon, la critique de l’appropriation culturelle peut sembler appropriée. Métro est allé à la rencontre des cosplayers montréalais du ComicCon pour savoir ce qu’ils en pensent.
L’Office québécois de la langue française décrit l’appropriation culturelle comme «l’utilisation, par une personne ou un groupe de personnes, d’éléments culturels appartenant à une autre culture, généralement minoritaire, d’une manière qui est jugée offensante, abusive ou inappropriée».
Richie
«Je crois qu’il y a parfois de l’appropriation culturelle dans l’univers du cosplay», nous dit Richie, déguisé en Cloud de la série de jeux vidéo Final Fantasy. Selon lui, la communauté du cosplay sait «qu’il s’agit d’une célébration», même s’il s’agit d’une forme d’appropriation. «C’est peut-être perçu négativement à l’extérieur de la communauté. Y’a toujours du monde qui comprennent rien», dit-il.
Carrie et Tania
«Les cosplay, ma définition c’est que tu peux faire ce que tu veux, peu importe le genre, le poids, etc. Tu aimes ce personnage, tu veux le faire? Tu le fais», nous dit Carrie d’un ton décisif.
«C’est des personnages fantaisies. Les gens font justement ça pour échapper à la réalité», renchérit Carrie.
Yamano Cosplay et Lama
«Il peut y avoir des polémiques autour de ça, comme avec les costumes de la fête des Morts mexicaine. De mon côté je suis assez ouvert, je suis vietnamien et si quelqu’un s’habille de manière traditionnelle, ça ne me choquerait pas. Je peux comprendre que c’est de l’appréciation d’un look, d’un style vestimentaire ou d’une esthétique. Il n’y a rien de mal à ça», affirme Lama. Yamano, plus timide, hoche de la tête en accord.
Herman et Gabrielle
«Ça peut être de l’appropriation. Ça dépend de ce que tu prends», commence Herman. Ça en serait «si tu prends un tattoo pour lequel tu dois avoir vécu quelque chose pour le mériter», par exemple. «Des dreads ou des trucs comme ça, ce n’est pas vraiment de l’appropriation culturelle». Comme d’autres cosplayers l’affirment aussi, «dans la vie de tous les jours, je sais pas, mais dans une convention, non ça va», poursuit-il. De son côté, Gabrielle «ne pourrait pas nécessairement répondre», comme elle «ne fait pas partie d’une minorité».
«N’importe quelle personne de n’importe quelle ethnie peut cosplay n’importe quel personnage d’une autre ethnie, juste pas de blackface, please», termine Herman en rigolant.
Le ComicCon de Montréal est une célébration estivale annuelle de la culture populaire et geek.