La rappeuse baveuse Marie-Gold de retour… mais pas pour longtemps
La rappeuse Marie-Gold lance vendredi Retour à Baveuse City, une mixtape qui se prend comme une extension de son album phare, Bienvenue à Baveuse City, sorti l’an dernier.
Dès la conceptualisation de son précédent opus, l’artiste prévoyait faire ce nouveau projet. Si Bienvenue à Baveuse City proposait une esthétique rose bonbon, voire bimbo, cette nouvelle mixtape en est l’antithèse.
Le but est de briser cette image – qui n’est pas du tout celle de Chloé Pilon-Vaillancourt, la personne derrière le personnage – avec une esthétique cette fois apocalyptique. Ce concept, l’artiste l’applique à sa musique, mais aussi à toute sa direction artistique, de sa merch à ses spectacles.
Le projet de Baveuse City a été conçu dans une période où Chloé faisait beaucoup de maths et de sciences au quotidien, elle qui est diplômée depuis l’année dernière en génie physique.
« Mon esprit devenait compartimenté et très cérébral, mon imagination décuplée. C’était donc naturel à ce moment de faire un album concept et non juste une compilation de chansons », explique la rappeuse en entrevue avec Métro dans un café de Villeray.
Sauvée par le plaisir
L’univers de Baveuse City a été d’une grande importance pour Marie-Gold. Après la sortie d’un premier EP en 2018, l’artiste a vécu une période creuse au cours de laquelle l’industrie musicale lui a imposé de faire des choses dont elle n’avait pas envie.
En ont résulté des participations à des concours auxquels elle ne voulait pas vraiment participer et un premier album, Règle d’or, qu’elle trouve confus et décousu.
Grâce à son album Bienvenue à Baveuse City et le plaisir qu’il lui a procuré, la rappeuse a réussi à se sortir de cette période plus difficile artistiquement.
La récente diplômée avait besoin que son projet de rap soit un lieu d’amusement total pour pallier l’intensité de ses études.
« À travers le travail, mes études, le fait qu’on me parle tout le temps de la réalité d’être une femme dans le rap et le sexisme effectif que je vivais, il fallait que j’aie du plaisir. La baveuse est justement là pour s’amuser. »
Prête pour la suite
Retour à Baveuse City est une façon pour la rappeuse de venir enrichir cet univers et de le clore pour passer à autre chose.
C’est qu’après avoir trouvé sa voie en musique grâce au personnage de la baveuse, qui lui permet un rap au ton frondeur et irrévérencieux, Chloé Pilon-Vaillancourt est prête à s’engager dans de nouvelles avenues.
« Il est important pour moi de me détacher de ce personnage de baveuse que j’endosse dans la scène rap depuis cinq ans. J’adore ce personnage, qui est une partie naturelle de moi, amusant et riche à exploiter, mais j’ai envie de proposer quelque chose de plus mature, plus profond, plus proche de mon cœur dans le futur », confie l’artiste.
« On m’a toujours demandé d’être cette personne, arrogante, baveuse, dans ta face… Mais deep down, je suis souvent seule, j’étudie des maths, j’aime lire, je suis douce et calme », poursuit-elle.
On retrouve déjà des morceaux de cette nouvelle Marie-Gold sur Retour à Baveuse City. À cet égard, Chez la psy, une pièce introspective qui clôt le projet, fait le pont avec le genre de musique qui s’en vient, affirme la rappeuse.
« Pour la suite, je veux être plus douce, moins agressive-agressante », indique celle qui aspire à sortir éventuellement un projet alliant rap et jazz.