Faut-il installer des distributrices de crème solaire au Québec?
On a vu éclore des distributrices de gel hydroalcoolique partout au Québec pour combattre la pandémie de COVID-19, mais, face à l’augmentation du nombre de cancers de la peau, devrait-on installer des distributrices de crème solaire ?
C’est une idée qu’a présentée la Coalition Priorité Cancer (CPC) et sa directrice générale, Eva Villalba, à l’émission Tout un matin diffusée sur ICI Première. La CPC constate que la population est non seulement peu sensibilisée aux dangers des UV solaires, mais qu’en plus, l’achat d’une bonne crème de protection solaire n’est pas à la portée de tous les ménages. D’où l’idée d’en distribuer gratuitement dans les lieux publics.
Installer des distributrices serait faisable comme cela s’est vu lors de la pandémie avec les distributrices de gel hydroalcoolique, analyse la directrice générale de la coalition. L’installation de distributrices à crème solaire est déjà en branle dans d’autres provinces canadiennes, par la Fondation Sauve ta peau, dans le cadre de projets pilotes.
Les lieux visés sont les plages et les piscines publiques. La CPC pense que les municipalités ont un rôle à jouer sur cet enjeu de santé publique, aussi bien en installant des distributrices qu’en décuplant des zones d’ombre. Cette dernière mesure aurait de plus un impact sur les îlots de chaleur, qui rendent les canicules encore plus dangereuses pour les populations vulnérables.
Cette mesure n’est d’ailleurs pas la seule proposition avancée par la coalition. L’organisme défend que les zones d’ombres doivent être plus nombreuses dans l’espace public, que les salons de bronzage doivent être bannis et que les travailleurs en extérieur doivent avoir accès à de la crème solaire. Enfin, il faudrait mieux sensibiliser les Québécois.
Une proportion de 90% des cancers de la peau sont liés à une surexposition aux UV et sont donc évitables, rappelle Mme Villalba, lors de l’entrevue radio. Un indice UV de 3 ou plus peut déjà être dangereux et il ne faut pas croire que la nordicité du Québec met la population à l’abri des mélanomes, ajoute-t-elle. De plus, mettre de la crème aux huit heures ne suffit pas.
Ce sont d’ailleurs 230 Québécois qui décèdent chaque année des suites d’un cancer de la peau. Le bon moment pour sensibiliser la population serait le début de l’été, explique la CPC, car après l’hiver québécois, nombre de personnes veulent profiter du soleil et de la chaleur, parfois, sans protection.