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Pleurer après le sexe, inquiétant? 

Après une relation sexuelle, certaines personnes fondent en larmes. Photo: Jurien Huggins, Unsplash

Si tout se passe bien, une partie de jambes en l’air devrait nous réjouir plutôt que de nous faire pleurer. Pourtant, certaines personnes fondent en larmes après l’acte ou se sentent carrément déprimées. Comment expliquer ce phénomène et comment y répondre? Des sexologues nous éclairent.  

Si vous ne l’avez jamais vécu ou n’en avez jamais été témoin, ce phénomène pourrait vous surprendre, mais oui, pleurer après le sexe, ça arrive. Et on ne parle pas ici de relations non consenties, douloureuses ou traumatiques, mais bien de relations sexuelles satisfaisantes à l’issue desquelles on ne s’attendrait pas à verser des larmes mais plutôt à avoir un petit sourire au coin des lèvres.  

Or, aussi surprenante soit-elle, cette réaction n’est pas nécessairement anormale pour autant. Au même titre que le rire, les larmes peuvent simplement être une manière de relâcher la pression après un moment intense.  

«Ça peut juste être lié à un relâchement à la fois physique et émotionnel», explique ainsi Myriam Daguzan Bernier, sexologue et autrice du blogue La tête dans le cul.

Une relation sexuelle, ça peut être vraiment intense. On se met à nu dans tous les sens du terme, et même dans le cas d’une relation plus vanille, ça peut être un moment de communion, un moment fort qui fait qu’on va se sentir ému.

Myriam Daguzan Bernier, sexologue

Cette mise à nu peut nous faire sentir vulnérable et «faire remonter toutes sortes d’émotions, que ce soit une joie intense, ou de la tristesse», renchérit la sexologue et psychothérapeute Geneviève Labelle. Si certain.e.s peuvent éclater de rire, d’autres vont donc plutôt se mettre à pleurer.  

Mélancolie post-coït 

Dans certains cas, cette réaction peut aussi s’apparenter à un phénomène qu’on appelle le blues post-sexe ou la dysphorie post-coïtale. «Après l’acte sexuel, la personne se sent déprimée, anxieuse ou en colère. C’est comme un rush d’émotions qui serait lié au rush d’hormones provoqué par l’orgasme et qui se manifeste dans la psyché et dans le corps», explique Myriam Daguzan Bernier.   

Ce «gros down», qui peut durer de quelques minutes à plus d’une heure selon les personnes, reste encore difficile à expliquer. «Les gens oublient que le cerveau est impliqué dans l’activité sexuelle, souligne en tout cas la sexologue. Le plaisir est créé par le cerveau à partir des signaux envoyés par le système nerveux et peut-être que ce rush d’hormones est plus difficile à gérer dans certains cas.» 

Débalancement hormonal, traumatisme passé… quelle que soit la raison, si le phénomène se répète, il pourrait être bénéfique de consulter un.e professionnel.le de la santé pour obtenir de l’aide.  

Communiquer et prendre soin 

En attendant, comment réagir si votre partenaire se met à pleurer après un moment à deux? Évidemment, la première chose est de s’assurer que l’on n’a pas fait quelque chose qui l’a dérangé.e. Si ce n’est pas le cas, on peut simplement tendre l’oreille. 

«Ça peut être déstabilisant, mais l’important c’est d’être à l’écoute de l’autre, de s’arrêter pour prendre le temps d’en parler afin de comprendre ses besoins», répond Geneviève Labelle.  

Un moment de tranquillité ou un câlin est-il ce dont votre partenaire a besoin? Pour adoucir ce moment post-sexe, Myriam Daguzan Bernier suggère de s’inspirer de l’aftercare, une pratique héritée du BDSM et qui consiste à prendre soin de l’autre.  

«L’idée est de créer une zone tampon pour se remettre de nos émotions avant de retourner à notre quotidien, explique-t-elle. Ce n’est pas obligé d’être un rituel complexe, ça peut tout simplement être de se faire un câlin, un massage ou de prendre un chocolat chaud.»

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