Être au service des aînés de Saint-Léonard
Chloé Bégin-Houde et Lismarys Alfonso sont toutes deux intervenantes de milieu auprès des aînés à Saint-Léonard. Métro est allé les rencontrer afin d’en apprendre plus sur leur métier ainsi que sur les difficultés auxquelles les aînés de l’arrondissement ont dû faire face pendant la pandémie.
Intervenante depuis près de cinq ans auprès des aînés résidant au HLM Émilien-Gagnon, Lismarys Alfonso affirme avoir choisi ce métier afin de suivre sa passion d’aider et de comprendre l’humain.
«Quand on choisit cette profession, c’est avant tout pour aider les gens. Je pense que c’est important d’aider les aînés et de comprendre leur réalité, car c’est un groupe de personnes vulnérables qui fait face à beaucoup d’enjeux, comme la marginalisation ou l’isolement», explique-t-elle.
En poste depuis cinq mois à Saint-Léonard, Chloé Bégin-Houde explique quant à elle qu’afin de devenir intervenante de proximité pour les aînés, il faut avoir certaines qualités.
«Pour faire ce métier, je dirais qu’il faut de l’empathie et une grande ouverture d’esprit. L’ensemble des personnes et situations auxquelles nous faisons face sont constamment en évolution.»
À l’écoute
Chloé et Lismarys expliquent que leur rôle auprès des aînés est avant tout de faire le pont entre leurs besoins et les ressources disponibles au sein de la communauté.
«On est constamment en écoute active pour connaître leurs besoins. C’est important de créer un lien de confiance avec eux pour qu’ils se sentent compris et écoutés», affirme Chloé.
«Une part importante de notre travail consiste à les diriger vers les acteurs de la communauté, comme par exemple les agents sociocommunautaires de la police, les travailleurs sociaux du CLSC, ou encore les intervenants des organismes de l’arrondissement», précise Lismarys.
En suivant ce processus, Lismarys et Chloé estiment porter assistance à plus de 200 aînés par année dans l’arrondissement.
Parmi les plus affectés par la pandémie
Selon les deux intervenantes employées par le Centre des aînés du réseau d’entraide de Saint-Léonard (CARESL) les aînés ont dû faire face à de nombreuses difficultés pendant la pandémie.
«Il est certain que la pandémie a amplifié des problématiques qui étaient déjà là. On a plus souvent vu des cas de détresse psychologique engendrés par l’isolement. Je pense que ce sont eux qui ont été les plus touchés», se désole Chloé.
«Je constate sur le terrain qu’il y a eu une détérioration mentale accentuée par l’isolement chez les aînés. Cela s’explique par le manque d’activités sociales, qui peuvent impacter négativement leur santé psychologique», indique quant à elle Lismarys.
L’intervenante explique par ailleurs que la mémoire des aînés se détériorerait à cause d’un mécanisme appelé «le réseau par défaut».
«Quand tu es tout le temps dans l’imagination et en train de te remémorer le passé par manque de stimulation et de socialisation, il peut malheureusement y avoir une détérioration au niveau de la mémoire, ainsi qu’un déficit cognitif et physique.»
Aider les aînés, un devoir de société
Pour Chloé et Lismarys, aider les aînés, c’est aussi un devoir social que doit remplir la société d’aujourd’hui.
«C’est très important d’aider les aînés, car c’est une population vulnérable. On ne prend pas toujours le temps de prendre conscience que ce sont des personnes résilientes qui font face à beaucoup de marginalisation dans notre société», souligne Chloé.
Vieillir, ce n’est pas un choix. On va tous passer par là à un moment, donc, pourquoi ne pas s’entraider?
Chloé Begin-Houde, intervenante de proximité au CARESL
«Les aînés sont comme tout le monde. Ils ont été jeunes aussi et ont aussi beaucoup apporté à la société. Pourquoi arriver à cet âge-là et faire face à des préjugés?», affirme de son côté Lismarys.
Cette dernière précise qu’il est également important de remplir ce rôle de sensibilisation auprès de la population.
«On veut tisser des liens entre les gens. Notre travail est aussi de conscientiser le monde que les aînés ont autant leur place dans notre société que les autres.»