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Aider l’Ukraine grâce à des dons en cryptomonnaie

Dons cryptomonnaie Ukraine
Joris Colleret lance un appel aux dons en cryptomonnaie pour soutenir différents organismes ukrainiens. Photo: Gracieuseté

Alors que la guerre fait rage entre la Russie et l’Ukraine, les dons en cryptomonnaie ont le vent en poupe à Montréal et partout à travers le monde, pour apporter de l’aide financière au peuple ukrainien.

Dans le Sud-Ouest de Montréal, un professionnel de la cryptomonnaie Joris Colleret, résidant de Griffintown, appelle aux dons en Bitcoin pour soutenir financièrement les organismes ukrainiens qui luttent contre les attaques russes. 

«Le problème avec les monnaies, c’est qu’il faut passer par des banques. En ce moment, soit les personnes ont fui le pays sans avoir le temps de retirer leur argent, soit les établissements sont bombardés. La seule monnaie d’échange dont certains Ukrainiens disposent, c’est le Bitcoin» explique Joris Colleret, alors que le compte officiel Twitter de l’Ukraine lance lui-même un appel aux dons en crypto.

Le jeune homme de 28 ans est responsable du développement de l’écosystème du projet de cryptomonnaie Konstellation pour une entreprise coréenne dont les bureaux sont implantés à Séoul ainsi qu’à Kyiv, la capitale de l’Ukraine victime des attaques russes.

«Une dizaine de personnes de l’entreprise travaillent au bureau à Kyiv», explique Joris Colleret. «Vendredi dernier, on avait reçu un message sur notre groupe interne pour nous dire que ça allait bien. Je crois qu’ils arrivent à continuer de travailler quasi normalement, mais je n’ai pas trop de nouvelles», précise le jeune homme, qui, touché par la situation de ses collègues, lance un appel aux dons pour soutenir différents organismes ukrainiens.

Déjà, et selon les données de Blockchain.com, l’adresse BTC partagée par le gouvernement ukrainien avait reçu environ 112,62 BTC, soit plus de 4 280 000 $, en date du lundi 28 février. 

«L’avantage, c’est que le Bitcoin ne peut pas être attaqué par les Russes. Les serveurs sont présents partout dans le monde, et même si l’Ukraine est attaquée, le Bitcoin continue à exister», avance également M. Colleret, qui a publié un article dans lequel il recense les noms et adresses d’organismes officiels ukrainiens à qui faire parvenir des donations en Bitcoin. «C’est le seul moyen fiable et rapide pour aider financièrement. Cela prend deux minutes, quelques clics. Le don envoyé en btc met 5 min à arriver contre 3 à 5 jours par virement bancaire. C’est transparent, et je suis sûr que ma crypto va arriver au bon destinataire», ajoute-t-il.

Intérêt confirmé pour la blockchain  

Louis Roy est associé au cabinet d’experts-comptables, conseillers, analystes et planificateurs Raymond Chabot Grant Thornton, et fondateur leader de la filiale Catallaxy, qui développe des solutions permettant l’authentification des données. Ce professionnel de la blockchain l’affirme: «Donner de la cryptomonnaie à l’Ukraine, c’est une très bonne idée.» Selon Louis Roy, «c’est comme faire un chèque ou donner du cash à quelqu’un. Il faut juste s’assurer d’avoir la bonne adresse pour que ça aille à la bonne personne et que le destinataire valide son adresse, pour ne pas faire d’envoi à un organisme frauduleux.»

Louis Roy, associé chez Raymond Chabot Grant Thornton et fondateur et leader de Catallaxy.
Crédits: gracieuseté

Le professionnel observe d’ailleurs «très clairement un intérêt pour la blockchain en ce moment» et observe «une reprise de la valeur du Bitcoin, qui va entraîner une hausse. Car le BTC ce n’est que l’offre et la demande, alors la valeur va exploser.» «Dans ce contexte de conflit, la monnaie russe se déprécie, les Russes perdent du pouvoir d’achat et ont intérêt à utiliser du BTC. Les gens vont se tourner vers la crypto car c’est une valeur refuge plus stable que leur devise.», ajoute M. Roy.

«Ce contexte de crise va révéler tout le fonctionnement du système financier et bancaire: qui contrôle quoi et a accès à quoi», poursuit Louis Roy. Il souhaite également mettre en garde quant à l’utilisation de la cryptomonnaie: celle-ci est «considérée comme un bien et non pas comme une monnaie sur le plan fiscal canadien», précise-t-il.

«Dès que j’utilise ma cryptomonnaie, je crée un événement fiscal, et je suis imposable. Ce n’est pas de la monnaie, il faut le voir comme l’action d’une entreprise», souligne Louis Roy. Ainsi, il invite les utilisateurs à «s’assurer que le don est considéré comme un don de charité, et que l’organisme est bien accrédité pour identifier la donation comme un don» pour éviter une mauvaise surprise sur le plan fiscal, puisque l’impôt pourrait être prélevé sur la transaction.

«Les autorités réglementaires s’équipent de plus en plus pour être en capacité d’encadrer ces transactions», conclut-il.

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