Plus d’espoir que jamais pour Technoparc Oiseaux
L’annonce d’Aéroports de Montréal (ADM) indiquant que Medicom ne construira pas une usine sur le «champ des monarques» donne beaucoup d’espoir au regroupement Technoparc Oiseaux, qui lutte pour la conservation des espaces verts au nord de l’aéroport.
Ce groupe de mobilisation citoyenne qui compte plus de 4000 membres s’opposait depuis l’été dernier à l’arrivée d’une usine de fabrication de masques sur ces terrains qui sont prisés pour l’observation d’oiseaux et de monarques.
Malgré cette victoire, Technoparc Oiseaux demeure réaliste. D’autres promoteurs pourraient proposer des projets à cet endroit dans l’avenir.
«On est soulagé à court terme que Medicom ait choisi de ne pas construire là […], mais il n’y a rien qui empêche qu’un futur développeur puisse s’y installer avec l’autorisation d’ADM», indique la coorganisatrice du regroupement, Katherine Collin.
Ce territoire de 215 hectares (l’équivalent de 300 terrains de football) est à 72% la propriété du gouvernement fédéral, qui le loue à ADM. Le plan directeur de cette dernière indique que le développement de ces terrains est toujours prévu.
«Tant que le bail d’ADM reste en vigueur et que son plan directeur n’est pas modifié, il y a un risque», continue-t-elle.
C’est pourquoi le groupe demande la conservation de l’ensemble des hectares en question.
«On y trouve 212 espèces, dont 6 qui sont enregistrées comme étant menacées, avance Mme Collin. Ces terres nous rendent aussi bien des services, notamment en ce qui a trait aux îlots de chaleur.»
Promesse électorale
Le regroupement est cependant encouragé par une promesse de la mairesse Valérie Plante. Le quotidien La Presse rapportait en octobre que Projet Montréal s’engageait à protéger 155 hectares de milieux naturels près du Technoparc.
«La décision de Medicom nous donne un élan pour continuer et ça renforce l’urgence et la nécessité de protéger le site. On est loin d’être satisfait et on sait que c’est un marathon et non un sprint.»
Katherine Collin
Cependant, Technoparc Oiseaux attend toujours les détails. «On espère fort bien que ça se réalisera, indique la coorganisatrice. Préserver des terrains isolés n’est pas suffisant parce que ça détruit la valeur écologique de l’ensemble du secteur.»
En attendant, le regroupement continue ses représentations auprès des instances gouvernementales, notamment fédérales, afin que l’ensemble des 215 hectares soit protégé.
Technoparc Oiseaux entretient également 24 nichoirs ainsi que des mangeoires pour les oiseaux des environs. Une corvée de nettoyage annuelle fait également partie de ses activités.