Violences dans Montréal-Nord: les candidats donnent leur vision
Aujourd’hui, Métro présente une série d’enjeux locaux importants dans le cadre des élections municipales à Montréal. Dans cet article, nous revenons sur la question de la violence à Montréal-Nord et certains autres secteurs du nord et de l’est de la ville.
Les violences dans Montréal-Nord se sont intensifiées au cours des dernières années, notamment en raison de la pandémie. Avec les élections municipales qui se tiendront le 7 novembre, Métro a demandé aux candidats de Montréal-Nord leurs visions concernant cette préoccupation majeure pour ce secteur de la ville.
Tous les candidats s’accordent sur un fait: la pandémie n’a pas arrangé la situation dans l’arrondissement de Montréal-Nord.
Et pour enrayer la prolifération de la violence, la Ville doit améliorer le financement des organismes communautaires pour augmenter le nombre d’intervenants communautaires qui se rendent auprès des jeunes.
Christine Black, mairesse sortante et candidate à sa réélection pour Ensemble Montréal, reconnaît l’importance des intervenants communautaires. Mais elle soutient que c’est avant tout une compétence de la ville-centre et de la province.
Pour Will Prosper, de Projet Montréal, c’est vraiment une des nécessités phares pour enrayer les violences dans Montréal-Nord.
Ça fait deux décennies qu’on se bat pour avoir plus de deux travailleurs de rue et demi. Pour nous, il faut commencer avec ça, d’avoir des intervenants sur le terrain auprès des jeunes.
Will Prosper, candidat à la mairie de Montréal-Nord pour Projet Montréal.
Enfin, du côté de Mouvement Montréal, Carl-Henry Jean-François estime qu’il faudrait 16 intervenants dans l’arrondissement pour faire une différence dans les rues de Montréal-Nord.
Débat sur le financement du SPVM
Pour Carl-Henry Jean-François de Mouvement Montréal, augmenter chaque année les fonds alloués au Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) n’a rien changé à la situation sur place. Il faut donc aborder la situation autrement, selon lui.
Mais le candidat ne parle pas non plus de définancer le SPVM.
On parle de geler les fonds alloués au SPVM pour rediriger les économies vers la communauté en offrant des programmes qui vont intéresser les jeunes.
Carl-Henry Jean-François, candidat à la mairie de Montréal-Nord pour Mouvement Montréal.
Will Prosper est un peu plus ambivalent sur la question. Il est cofondateur de l’organisme Hoodstock, un organisme communautaire qui est plutôt en faveur du définancement de la police.
Mais il reconnaît le besoin de prendre en considération le facteur rassurant que peut avoir la police pour certains Montréalais. Et que pour se débarrasser de la prolifération des armes à feu, il faut des policiers.
Enfin, de leur côté, Ensemble Montréal et sa candidate considèrent qu’il faut augmenter les budgets du SPVM.
Christine Black affirme qu’une des priorités d’une administration Coderre serait d’investir dans plusieurs secteurs en même temps, alors que les autres partis auraient plutôt tendance à réorienter certains investissements prévus pour le SPVM.
Une réalité qui traverse les frontières
Montréal-Nord n’est pas le seul arrondissement à souffrir de fusillades ou de violence. Mercredi, des coups de feu étaient tirés dans le quartier Saint-Michel.
Et pour l’agent de mobilisation du Carrefour Populaire Saint-Michel, Alexandre Boucher Bonneau, la seule solution pour enrayer, que ce soit la violence, la problématique des gangs de rue ou l’accès aux armes à feu, «c’est l’éducation».
Si tu offres la chance aux jeunes de Saint-Michel d’aller à l’école, d’avoir des services à l’école, une ligue de basketball, de football. D’avoir quelque chose à perdre. À Long terme, c’est la clé.
Alexandre Boucher Bonneau, Carrefour Populaire Saint-Michel.
Il note aussi que Saint-Michel ne compte qu’une seule maison des jeunes, ce qui est pour lui vraiment inacceptable. Il faut un meilleur accès à la culture et, enfin, faire rayonner le quartier Saint-Michel pour en parlant en bien.
Finalement, ce qui met d’accord les candidats de Montréal-Nord tout comme Alexandre Boucher Bonneau, c’est l’idée de donner accès à des infrastructures pour les jeunes.