Denis Coderre attaque le bilan de l’administration Plante
Le coup d’envoi de la campagne municipale sera lancé officiellement demain, mais le chef d’Ensemble Montréal ouvre les hostilités. Denis Coderre, accompagné de plusieurs candidats du parti, ont dressé le bilan de l’administration de Valérie Plante. Au menu, les thèmes de l’habitation, de la mobilité, de la sécurité publique et des finances.
Habitation: «du sable dans l’engrenage»
Karine Boivin-Roy, conseillère de la ville dans Hochelaga-Mercier-Maisonneuve a pointé du doigt l’état d’avancement des 6000 logements sociaux promis par la mairesse sortante, Valérie Plante. «Au lieu de reconnaitre qu’elle pouvait faire mieux, l’administration a préféré rejeter la faute sur les autres paliers de gouvernement», a déclaré Mme Boivin Roy.
Mme Boivin Roy, leader de l’Opposition officielle et candidate à la mairie de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve, s’est également attaquée au règlement pour une métropole mixte (ou règlement 20-20-20) adopté en avril dernier. Le règlement aurait eu pour effet «d’inciter les promoteurs à augmenter le prix des autres unités pour compenser les pertes occasionnées, ou à construire en banlieue».
«Pas assez de policiers»
Aux côtés de M. Coderre, Abdelaq Sari, porte-parole de l’Opposition officielle en matière de sécurité publique, n’a pas manqué de souligner ce qu’il qualifie de «contradictions» dans le bilan de l’administration Plante en matière de sécurité publique. Ensemble Montréal pointe notamment du doigt «le manque d’effectifs policiers».
M. Sari n’a pas manqué de fustiger la candidature de Will Prosper à la mairie de Montréal-Nord. «On parle d’hypocrisie quand on met dans les rangs quelqu’un qui est défenseur du définancement de la police».
Denis Coderre et Guillaume Lavoie ont raconté qu’il se trouvaient dans Saint-Michel hier, à une cinquantaine de mètres, «dans le pas de la porte d’un commerce» après que des coups de feu ont retenti, près d’une garderie. «Je me disais que si on avait jasé moins, qu’on s’en allait vers notre voiture, on aurait peut-être été témoins et on sait pas si c’était des balles perdues», raconta M. Coderre.
Déneigement et déglaçage, un «échec flagrant»
Au chapitre des services aux citoyens, Benoit Langevin, a déploré un «recul» des services aux citoyens. Le conseiller de la Ville du district Bois-de-Liesse et candidat pour Ensemble Montréal a fustigé «l’échec flagrant de l’administration Plante dans la gestion du déneigement et du déglaçage» et «des rues sales». Ensemble Montréal a pointé du doigt «le nombre d’appels plus élevé qu’à l’habitude [en 2019] auprès d’Urgences-Santé pour des chutes sur la glace à Montréal».
Les coffres de la Ville «vidés»
Guillaume Lavoie, candidat à la mairie de Villeray-Saint-Michel-Parc-Extension, a critiqué la gestion financière de l’administration Plante. L’ancien élu de Projet Montréal affirme que la hausse des dépenses de 1 G$ en 4 ans est «hors de contrôle». La réserve serait «famélique». «Dépenser autant et sans augmentation des services c’est une démonstration de l’échec de la gestion des finances publiques», a-t-il ajouté.
Mobilité: «rien ne semble avancer»
La mairesse de Montréal-Nord, Christine Black a déploré ce qu’elle qualifie «d’échecs qui se multiplient pour la mairesse de la mobilité. Elle note que des «milliers de dollars» ont été dépensé «dans un bureau de projets pour la ligne rose». Elle ajoute que «rien ne semble avancer du côté de la ligne bleue».
«Promettre des projets de transports en commun est facile, mais quand vient le temps de les réaliser, ça l’est beaucoup moins», conclut Mme Black.
L’administration réplique
Peu de temps après une interruption par un opposant aux mesures sanitaires, l’administration Plante n’a pas perdu de temps pour réagir au bilan offert par Denis Coderre.
«Il y a des grands absents dans les thèmes choisis et le plus intéressant c’est celui de la transition écologique, un thème sur lequel ils ont été absents sur tout le mandat.»
Robert Beaudry, conseiller municipal et membre du comité exécutif.
Denis Coderre fait campagne «comme en 2017», avec «les mêmes demi-vérités, les mêmes phrases creuses», affirme M. Beaudry. De plus, en matière de sécurité publique, l’élu affirme que «rattraper les pots cassés c’est quelque chose qui prend du temps» et que «l’administration actuelle investit encore plus en développement social».
Cependant, Robert Beaudry reconnait qu’il «se passe se passe quelque chose à Montréal» en ce qui concerne les fusillades. Selon lui, la mairesse de Montréal à «fait preuve de leadership» en demandant un engagement ferme des partis fédéraux au niveau des armes à feu. L’élu rappelle que la situation des violences par armes à feu «ne touche pas que Montréal». «Montréal prend ses responsabilités et les autres paliers de gouvernement doivent suivre.»
Sur la question des finances, M. Beaudry se dit «très fier des services aux citoyens» et de «la transformation de nos quartiers, de la sécurisation de nos artères, des saillies de trottoir».
Les deux partis ont exprimé avoir hâte de «parler des enjeux» et présenteront leurs plateformes électorales dans les prochains jours.
Valérie Plante fera le point sur sa «pré-campagne» en fin d’après-midi.