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Un casse-croûte et des hommes

Les cinq propriétaires du casse-croûte Quickstop. Photo: Josie Desmarais / Métro

Voici l’histoire de cinq amis qui ont décidé d’ouvrir leur restaurant en pleine pandémie, alors que plusieurs autres fermaient leurs portes. Plus qu’une incursion dans la cuisine de rue haïtienne, l’objectif était de rendre celle-ci attrayante à tous. C’est pourquoi, au casse-croute Quickstop, le griot se mêle à la poutine.

Valdimir travaille comme agent d’intervention à la DPJ, James est surveillant d’établissement jeunesse et Carl travaille pour Bell. Renaldo, lui, est entre deux emplois. Mis à part le chef Jean-Claude Decime, ils s’alternent chacun leur tour au casse-croute de la rue Monselet. Mais un jour, ils espèrent tous pouvoir s’y consacrer à temps plein.

«On faisait de la cuisine chez un et l’autre et on s’est demandé, pourquoi pas la partager? On s’est mis ensemble et on est partis», raconte James Jean, aide-cuisinier.

Au cours du dernier mois, les propriétaires affirment que leurs ventes ont bondi, passant de 100 à presque 250 commandes par semaine. Si le restaurant a vu le jour avec la livraison et les commandes pour emporter, ils sont toutefois impatients de recevoir leurs premiers clients en salle à manger.

Mais Quickstop, c’est d’abord une histoire d’amitié. Un intérêt commun pour la gastronomie caribéenne, une passion pour la bouffe qui remonte le moral. Parce qu’au casse-croûte haïtien, à l’image des cabanes à patates frites, les calories ne sont pas comptées.

«On reproduit les bak fritay, cette cuisine de rue du dimanche en Haïti quand on ne veut pas cuisiner. La friture, la marinade, les plantains, les acras et le griot. Je ne recommande pas pour les diètes», souligne Jean-Claude en ricanant.

Jean-Claude Decime

Les copains d’abord

L’ouverture était prévue pour le 26 décembre, mais a été repoussée au 6 janvier puisqu’un soldat manquait à l’appel. James Jean a été dépêché en Haïti dire ses adieux à son père, qui venait de rendre son dernier souffle. Bien que dévastatrice, la nouvelle inspirerait la troupe dans leur nouvelle aventure.

«Il est parti le 17 décembre, c’était très difficile. Mais l’équipe m’a supporté. Haïti, c’est notre racine, et ce qu’on fait ici, c’est un hommage à cette culture, et à nos familles», confie-t-il.

Car que ce soit la musique kompa de Nemours Jean Baptiste avec laquelle a grandi Renaldo, ou bien les recettes de la grand-mère à Jean-Claude, tout y est au restaurant. Et avec un peu de chance, l’entreprise de Montréal-Nord verra le jour sous d’autres cieux pour faire rayonner leur culture bien-aimée.

«Le but c’est de franchiser. Nous avons déjà des projets pour Laval, mais on aimerait être reconnu un peu partout, pourquoi pas dans le reste du Québec aussi si possible», affirme Frédéric.

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