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GES: le Canada vise une réduction de 40 à 45% pour 2030

Le premier ministre Justin Trudeau devant des drapeaux du Canada lors d'un point de presse sur la COVID-19.
Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau Photo: David Kawai/Collaboration spéciale

Le premier ministre Justin Trudeau a confirmé un nouveau cap pour les gaz à effet de serre (GES) jeudi, lors de sa prise de parole au Sommet sur le climat virtuel organisé par le président américain Joe Biden. Le Canada vise désormais une réduction des GES de 40 à 45% d’ici 2030, par rapport aux niveaux de 2005.

En ce Jour de la Terre, une quarantaine de leaders mondiaux sont réunis virtuellement à l’appel du président américain afin d’agir urgemment sur la crise climatique et renouveler leurs engagements pour la prochaine décennie.

Le premier ministre Justin Trudeau, comme d’autres dirigeants, a réitéré le souhait de travailler ensemble afin d’agir rapidement dans la lutte pour les changements climatiques et un avenir meilleur.

«Pendant qu’on se fie à la science pour sauver des vies et développer des vaccins, on doit aussi écouter la science climatique qui nous dit qu’on fait face à une menace existentielle. Nous devons agir tout de suite, car il n’y a pas de vaccin contre la pollution» – Justin Trudeau

Avec ce nouveau cap de réduction des GES des 40 à 45%, le Canada ambitionne d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050.  Un score encore en deçà des calculs de plusieurs organismes qui avaient appelés hier le premier ministre à être «ambitieux» et à viser un objectif de 60%.

Pour Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada, ce nouveau cap fixé par Justin Trudeau est moins ambitieux «que ce qu’exige la science du climat». Le responsable déplore également l’absence d’engagement à éliminer les combustibles fossiles au pays et à l’étranger.

«Après plus de cinq ans au pouvoir, le gouvernement Trudeau n’est même pas capable de proposer une cible aussi ambitieuse que celle de Joe Biden qui est entré en fonction il y a trois mois. Malgré ses récentes annonces positives sur le climat, le Canada reste sous l’influence de l’industrie pétrolière et gazière qui priorise ses profits au dépens de la santé des communautés et de l’environnement. Les coûts de l’inaction seront plus élevés que ce qu’il en coûterait pour agir rapidement et de manière déterminée.» – Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada

Dans un communiqué publié en amont de son discours, le premier ministre a rappelé le plan climatique Un environnement sain et une économie saine publié en décembre qui promet un investissement de 53,6 milliards de dollars pour une relance verte.

Coup de main des provinces

Le premier ministre est ainsi revenu sur plusieurs mesures prises par le gouvernement fédéral comme l’investissement dans les transports électriques, la plantation de 2 milliards d’arbres ou encore le prix la pollution qui devrait atteindre selon lui 170$ la tonne de carbone d’ici 2030.  «Au Canada nous avons fait de grands efforts pour atteindre 80% d’électricité sans émissions et nous allons continuer jusqu’à ce que nous puissions atteindre 100%», a-t-il déclaré lors de son allocution.

Le premier ministre a aussi laissé entendre qu’un effort sera nécessaire de la part des provinces.

«Mais si tous les gouvernements, les peuples autochtones et les différents secteurs travaillent ensemble, on va pouvoir trouver des solutions et créer du vrai changement. Et c’est pour ça qu’on est ici aujourd’hui.» –  Justin Trudeau

Le Québec suit actuellement la tendance inverse. Après plusieurs années de diminutions, les GES augmententent chaque année depuis 2017.

De leur côté, l’administration Biden a annoncé en amont du sommet vouloir viser un objectif de 50% des réductions des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 2005. D’autres pays pollueurs comme la Chine ou l’Inde se sont aussi engagés à réduire leurs émissions de GES d’ici les prochaines décennies. Le président Chinois Xi Jinping a notamment réaffirmé que son pays atteindre la carboneutralité d’ici 2060.

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