Un an de pandémie: les salles de spectacles endettées, mais optimistes
Un an après l’arrivée de la pandémie, les bars qui sont à la fois des salles de spectacles survivent encore grâce à un soutien financier du gouvernement, mais pas sans endettement.
Le Groove Nation, qui est un lieu de spectacles et d’événements avec DJs situé sur la rue Rachel est fermé depuis le début de la pandémie, soit en mars 2020.
L’établissement a songé à rouvrir ses portes en mai, mais s’est désisté en raison des heures d’ouverture limitées imposées par le gouvernement du Québec.
«Notre salle se remplit généralement vers 23h et c’est à cette heure-là que l’on aurait eu à fermer. On a donc décidé d’annuler la réouverture», soutient le copropriétaire de la salle Julien Houle.
Au cours des premiers mois, le propriétaire de leur bâtiment était compréhensif en ce qui concerne le loyer. Il a préféré faire preuve de patience plutôt que d’avoir une salle vide, partage M. Houle. La subvention gouvernementale d’aide au loyer est devenue accessible aux locataires en octobre et Groove Nation a éventuellement pu en bénéficier. Pour l’instant, l’espace est en rénovations.
Différentes réalités
Le Café Campus, qui est à la fois un bar, une salle de spectacle et une discothèque, a cessé pratiquement toutes ses activités pendant l’entièreté de la pandémie. Pour s’adapter à la situation, les responsables des lieux laissent des artistes produire des spectacles qui sont diffusés sur le web.
Malgré cette initiative, une baisse du chiffre d’affaires d’environ 99% est constatée. Bien que les subventions aient un peu tardé, la salle a pu profiter de chacune d’entre elles.
Le Café Campus mise énormément sur sa piste de danse. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles le bar est resté fermé l’été dernier lorsque certaines restrictions étaient levées.
Une ouverture éventuelle sera seulement envisagée une fois que 50% de capacité pourra être admise.«Avec la distanciation sociale et le port du masque obligatoire, on ne pourra pas embarquer parce qu’on sait que les gens ne viendront pas», estime le coordonnateur, Jean-François Beaudoin.
Depuis le premier confinement en mars 2020, la salle le Quai des Brumes, située sur la rue Saint-Denis, a tenté de rouvrir ses portes pour produire des concerts lorsque le gouvernement l’a autorisé au début de l’été. Après quelques tentatives, il était évident que ce ne serait pas rentable en raison des restrictions imposées, mentionne le directeur général, Jules Gauliard-Martineau.
«Notre salle est plutôt petite. On s’est rendu compte qu’on avait seulement le droit d’accueillir 30 personnes, ce qui n’est même pas le tiers de notre capacité», souligne-t-il.
Manque de cohésion
Pour aider les salles de spectacles, le gouvernement provincial doit leur permettre de vendre de l’alcool en zone orange, estime le président de la Nouvelle Association des Bars du Québec (NABQ), Pierre Thibault.
Pour ce qui est de l’après-pandémie, le gouvernement devra être ouvert au dialogue pour permettre aux bars et aux salles de spectacles de repayer leur endettement, prévient-il.
«Il y a des entreprises qui vont sortir de la crise avec entre 100 000 et 150 000 $ de dette avec des intérêts de 3% à payer», explique-t-il.
Il propose que des allégements fiscaux soient offerts pour les trois premières années afin de répondre à ce problème.
Les propriétaires sondés semblent tous être très optimistes pour ce qui est de l’achalandage que leurs lieux connaîtront après la pandémie. Selon eux, les gens vont vouloir sortir et assister à des concerts. Cependant, les gens du milieu espèrent que le couvre-feu sera levé et que les bars pourront de nouveau fermer à 3h pour pouvoir pleinement se remettre de cette période difficile.
De plus, une crainte quant aux restrictions concernant la consommation d’alcool en vigueur dans les zones orange est ressentie par tous. Ils jugent également la mauvaise réputation que possèdent les bars comme injuste.