Bill Morneau élargit et prolonge la subvention salariale d’urgence
Le ministre des Finances Bill Morneau a annoncé aujourd’hui lors d’un point presse à Toronto, un élargissement et une plus grande flexibilité de la subvention salariale d’urgence du Canada (SSUC).
Au cœur de la relance économique du gouvernement fédéral, ce programme de subventions a permis depuis son lancement à des milliers d’entreprises canadiennes rencontrant d’importantes pertes financières avec la crise sanitaire liée à la pandémie de la COVID-19, de couvrir jusqu’à 75% des salaires de leurs employés.
Conscient des difficultés rencontrées par les entreprises canadiennes depuis plus de 3 mois, le ministre des Finances a annoncé aujourd’hui plusieurs changements et améliorations pour ce programme destiné à permettre la réembauche progressive des employés mis à pied et à soutenir la reprise de l’activité en ces temps de crise.
C’est tout d’abord un élargissement des critères d’admissibilité, qui permettra désormais aux entreprises ayant subi des pertes de revenus en dessous de 30% de pouvoir être bénéficiaire de ce programme. Jusque là, seules les entreprises ayant des pertes supérieures à 30% avaient le droit aux subventions salariales, ce qui avait généré beaucoup de critiques. Il s’agit d’une mesure qui permettra une plus grande adhésion de la part d’entreprises canadiennes, qui étaient non admissibles.
Le ministre Morneau a aussi annoncé une hausse de l’aide pour les entreprises rencontrant des pertes supérieures à 50%. Ils toucheront désormais, et pour les deux prochains moins, jusqu’à 85% (contre 75%) d’aides pour couvrir les salaires des employés, permettant selon le ministre une meilleure possibilité de relance.
Enfin le programme de subvention salariale sera reconduit au moins jusqu’au 19 décembre 2020. Le ministre a précisé que cette subvention sera modulée progressivement, en fonction de la baisse de revenus.
Ottawa a estimé le coût de cette subvention salariale d’urgence pour l’année 2020-2021 à 82 G$, comme annoncé dans le portrait économique présenté le 8 juillet dernier par le premier ministre Justin Trudeau. Cette somme s’ajoute aux 75 G$ déjà dépensés par le gouvernement fédéral pour la prestation canadienne d’urgence (PCU), utilisée par plus de 8 millions de chômeurs.
«Une erreur»
Bill Morneau a aussi profité de ce point presse pour admettre «une erreur» et présenté ses excuses quant à l’attribution d’un contrat à l’organisation UNIS (WE Charity) pour la gestion des bourses canadiennes de bénévolat étudiant. Des critiques de conflit d’intérêts qui s’appuie notamment sur le fait qu’une de ses filles est une employée contractuelle de l’organisme. Bill Morneau, comme le premier ministre Justin Trudeau, est actuellement visé par une enquête du commissaire à l’éthique.