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Repensons nos villes à vélo!

Marie-Christine Fiset - Métro

Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale de la bicyclette. Il y a fort à parier que ce mode de transport gagnera encore plus en popularité cet été, puisque pour plusieurs, le vélo est devenu le véhicule du déconfinement. Avec l’obligation de distanciation physique, les transports en commun inquiètent encore un peu. Nous aurons également davantage de rues piétonnes pendant la saison estivale puisque les terrasses s’étendront probablement dans certaines rues montréalaises. Le vélo et la marche deviennent, dès lors, les moyens les plus efficaces de se déplacer.

Les villes ont souvent négligé les besoins de mobilité des piétons et des cyclistes de par le monde, comme le souligne le rapport «Share de Road» du Programme des Nations Unis pour l’environnement. Et elles ont, maintenant plus que jamais, besoin d’être repensées. Tout récemment, Montréal a proposé un circuit temporaire de transport actif de plus de 200 km et Toronto s’est engagée à ajouter 40 km de pistes cyclables.

Le coronavirus a «vidé» nos villes l’espace d’un instant. Il a ébranlé le système économique mondial. Les rues désertes sont devenues le symbole urbain de cette pandémie. Encore aujourd’hui, rien n’est comme avant, malgré ce balbutiement de déconfinement dont nous sommes témoins. Comment nos vies et notre économie vont-elles redémarrer?

Alors que nous devons reconstruire les villes et notre économie, il est primordial de réaliser que la crise climatique et la crise économique ont des solutions communes. Nous parlons ici d’aliments produits localement, de transports publics, d’une mise en valeur de la mobilité durable, d’espaces communautaires sûrs et verts accessibles à toutes et tous, du centre à la périphérie.

En augmentant les emplois dans des secteurs stratégiques, de l’économie verte à l’agriculture écologique, de l’espace de régénération urbaine à la mobilité durable, nous pouvons certainement repenser notre économie en rendant nos villes plus saines pour les gens et la planète.

Maintenant plus que jamais, nous pouvons jeter les bases d’une révolution verte dans nos villes : faire passer les gens avant tout. La mobilité durable, comme le vélo, doit faire parti de l’équation dès le début. D’autant plus qu’investir davantage pour répondre aux besoins des piétons et des cyclistes permet également d’atténuer l’augmentation des émissions de GES reliée à l’accroissement de la population. Investir en mobilité durable rime aussi avec amélioration de la qualité de l’air. Si cela n’est pas suffisant à motiver nos élu·es, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) affirme que des infrastructures sûres pour les piétons et les cyclistes sont garantes d’une plus grande équité. La marche et le vélo sont en effet des moyens de transport très économiques qui peuvent avoir des conséquences positives sur la santé.

Aujourd’hui, c’est 55 % de la population mondiale qui vit dans des zones urbaines et ce chiffre devrait passer à 68 % d’ici 2050.  Cela signifie que les villes, et leurs citoyen·nes, doivent être à l’avant-garde des efforts déployés pour faire face à l’urgence climatique et à la crise économique. 

Cette crise sanitaire mondiale, aussi terrible qu’elle soit, peut aussi être l’occasion de construire de nouvelles villes où nous sommes toutes et tous en sécurité, résistant·es, en bonne santé et en harmonie avec la nature.

Repensons l’économie, choisissons des produits locaux, utilisons les transports publics et les transports actifs pour rendre l’air moins pollué et lutter contre la crise climatique, sanitaire et économique.

Marie-Christine Fiset, Greenpeace Canada

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